David Ivar a remonté le temps pour renouer avec un public privé depuis de longues années d’Herman Dune. Une réussite pour une belle soirée.
Ce fut une soirée folk intime devant un public nombreux à la Rock School Barbey, même si l’on peut regretter que la visibilité ne soit pas toujours optimale dans cette configuration.
Le début de soirée est confié à Queen of the Meadow, que l’on ne présente plus, dans nos pages ou à Bordeaux. Le duo Helen Ferguson – Julien Pras déroule un set comme toujours de fort belle tenue, avec un bémol hélas, mais qui n’est pas de leur fait. Le public semble venu pour Herman Dune et a tendance à beaucoup parler, rendant l’écoute franchement pénible pour qui n’est pas aux premiers rangs (et c’est mon cas). Ne pas prêter plus d’attention aux mélodies folk magnifiques de Queen of the Meadow me semble une absurdité regrettable, mais le duo semblait tout de même particulièrement heureux d’ouvrir pour Herman Dune.
Quand arrive David Ivar, l’ambiance est plus chaleureuse et le musicien est d’évidence en terrain conquis. Il semblerait que chaque personne dans l’audience soit venue chercher un souvenir, une réminiscence de ses anciennes écoutes, de sa jeunesse peut-être. Le nouveau disque est à peine évoqué par son auteur, la setlist piochant surtout dans les classiques d’Herman Dune pour le plus grand plaisir des fans. A chaque titre, ça chante à pleins poumons et il se passe quelque chose. Une émotion partagée qui fait plaisir à entendre et ressentir, même pour moi qui n’avais pas un lien aussi fort avec la musique de Herman Dune, représentée aujourd’hui par le seul David Ivar.
Ce dernier semble s’amuser “down memory lane”, évoquant tout autant sa vie outre-Atlantique que ses souvenirs (très) anciens de concerts bordelais. Et quand surgissent dans la setlist “My Home Is Nowhere Without You” (sa chanson fétiche), “I Wish That I Could See You Soon” ou autres perles, je réalise pleinement que ce n’est pas un concert tout à fait comme les autres. C’est une plongée dans le passée parfaitement exécutée, la remise en lumière parfaite de chansons que la formule voix-guitare (ou mandoline ou ukulélé) transcende, même si David Ivar en rajoute parfois.
Le rappel se conclut sur une très belle version de “Tell Me Something I Don’t Know”, dont le clip avait en guest Jon Hamm. Le même Jon Hamm qui incarnait Don Draper dans “Mad Men”, et j’ai alors repensé à cette scène dans la première saison où il pitche l’appareil à diapositives de Kodak, évoquant le pouvoir de la nostalgie au travers des images. Ce soir-là, c’est par les sons, les mélodies que David Ivar nous a amenés en un lieu serein, parfois triste, parfois joyeux, mais dans lequel on a eu plaisir pendant une heure et quelques à déambuler : le monde des chansons d’Herman Dune.
Merci à Marion Pacé et à la Rock School Barbey.