Partisan d’une ligne claire qui souligne la profondeur du propos, Papapla propose dans son second opus une succession de vignettes évocatrices d’une multitude de quotidiens passés au prisme de l’introspection.
Exprimer la mélancolie et relater l’intime autant par les textes que la musique. C’est l’un des apports majeurs de l’indie rock et de ses déclinaisons dont le post-rock, musiques générationnelles s’il en est, que ce soit par la création de murs soniques ou par la recherche de l’épure folk. Papapla est de ceux qui ont délaissé le fracas shoegaze pour tisser des mélodies simples et belles sur une poignée de notes au clavier ou à la guitare. Une voix amie se niche ensuite dans le creux de notre oreille pour narrer des histoires du quotidien, de solitude au monde, des morceaux de vie qui résonnent en nous.
Pour placer Papapla sur la carte musicale, quelques références émergent : Expérience pour cette voix chantée/parlée qui nous aspire, Novö, en particulier leur bel album empreint de ferveur « Je retiens ton souffle » de 2007, ou encore Zéro Degré pour cette narration du quotidien illustrée par une bande-son minimaliste. Et puis, bien sûr, il y a le son Sparklehorse qui infuse dans ces guitares empreintes d’une mélancolie qui hésite entre joie et tristesse. On reconnaît là les obsessions de leurs auteurs : Thierry Lolon, ancien leader de Band of Ghosts, et Martial Hardy, cofondateur du label Les Disques Normal, accompagnés de leurs camarades.
“Los Angeles 2019” s’attache à révéler les évolutions de nos sociétés autant que celles de son auteur en utilisant les films de science-fiction comme des miroirs de notre présent multiplié. Plus loin, “La Bête” a été illustrée par Thomas Ess qui en révèle une nouvelle lecture : il nous semble que le narrateur parle de lui, mais il décrit en fait son regard posé sur une multitude de mondes.
“Sounds of Papapla vol.2” sort le 20 mai 2022 sur le label L’Eglise de la Petite Folie.
Artwork : GWL Graphisme
Track by track – “L’Eglise de la Petite Folie parle aux gens réveillés” – POPnews
[…] Lire la chronique de l’album. […]