La fine équipe adepte d’une pop-folk délicate sort son troisième EP, le dernier de la série. Du panache, toujours, et des chanteuses de talent en renfort.
Et de trois ! Juste avant l’été, The Reed Conservation Society boucle sa trilogie de EP entamée en 2019. Entre-temps, la pandémie a frappé, ce qui a malheureusement empêché le groupe francilien de faire vivre ses chansons sur scène autant qu’il l’aurait voulu. Malgré le contexte peu favorable, ce projet ambitieux – sortir un disque n’est déjà pas évident, alors trois… – aura su résonner aux oreilles d’un public certes restreint, mais durablement charmé par la finesse d’écriture et d’interprétation de Stéphane “Oz” Auzenet et de ses compères.
Sous un nouveau portrait de femme peint par Barbara Chwast, ce troisième volume offre, comme le premier et le deuxième, une demi-douzaine de chansons déliées et érudites. Le communiqué de presse est d’ailleurs bien utile pour éclairer certaines références obscures de ces petites histoires, qui témoignent d’une volonté de s’éloigner des thématiques habituelles de la pop sans pour autant sombrer dans la prétention. La galerie de portraits féminins esquissée dès le premier EP s’enrichit ainsi de plusieurs personnages comme Annette Kellermann (ou Kellerman), nageuse franco-australienne et pionnière féministe, ou Paulita Maxwell, la compagne de Billy The Kid.
A cette prédilection pour des femmes hors du commun répond un casting de chanteuses à la hauteur. C’est la voix superbe de Lonny qui donne la réplique à celle de Oz sur l’un des titres les plus immédiatement séduisants du disque, “Holy Mood”, dont le refrain très enlevé confirme le talent de Mathieu Blanc pour les arrangements de cuivres. Une chanson dans la lignée “Lee & Nancy” de “Love Record Story” sur le volume précédent.
Alma Forrer chante, elle, sur la dernière plage, “Paulita Maxwell”. Comme “Dream of Agapè (Part 1 & Part 2)”, qui ouvre ce “Ep3”, cette composition à tiroirs illustre le goût de TRCS pour les changements de registre au sein d’un même morceau, passant ici d’une americana dépouillée à un souffle opératique à la Ennio Morricone.
Enfin, Claire Oneglia, désormais membre à part entière du groupe, se fait entendre sur “Horselover Fat” et “Miss Kellerman”, et Roxane Arnal sur le déjà cité “Dream of Agapè”.
Une formation de plus en plus paritaire, donc, de plus en plus joueuse aussi (cf. “My Queen” et ses clins d’œil aux Kinks). On ne sait quelle forme prendra la suite, mais on l’attend avec impatience.
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