“Ultra Mono”, troisième album des gentils énervés de Bristol, sonne comme un cri, primal et franc. Idles fait de la musique comme bon lui semble et balance son punk-rock à la face du monde, sans intellectualiser son art mais en prenant son pied. Et en nous donnant un maximum de plaisir.
Quelque chose nous dit que les membres de Idles ont pris peur de leur succès croissant. Si leur premier album “Brutalism” a sonné comme une gifle en 2017, leur second effort (répondant au joli nom de “Joy as an Act of Resistance”) les a propulsés sur le devant de la scène punk-rock, aux côtés des Irlandais de Shame ou de Fontaines D.C. Peur de se répéter, de s’autocaricaturer pour satisfaire son public sans le surprendre ? Idles s’est recentré sur sa musique, sur ses envies primaires.
Les 12 titres sont comme des miroirs tendus vers le groupe : bruts, sans artifices et engagés malgré des atours « bien-pensants ». Car si Idles présente cet “Ultra Mono” comme un album de l’instant, du partage, voire de l’amour (oui oui !), une colère sourde et angoissée filtre à travers chacun de ses titres. Pour sonner plus fort, le quintette de Bristol a compris qu’empiler les guitares ne servaient à rien, alors qu’une bonne grosse basse va plus facilement te décoller les tympans. “War”, “Grounds” ou “Kill Them with Kindness” en sont des exemples parfaits.
Ne vous fiez pas aux guitares sautillantes de “Model Village”, le titre est le portrait salé d’une ville moyenne anglaise. La voix embuée par un passé éthylique de Joe Talbot reste toujours aussi « vénère » et donne clairement le ton à l’album. Le groupe a aussi profité de sa notoriété pour inviter quelques-unes de ses… idoles. On peut ainsi entendre David Yow des Jesus Lizard ou encore… Jamie Cullum. Jehnny Beth de Savages nous fait même partager son français approximatif sur “Ne touche pas moi”. Parmi les perles de cet “Ultra Mono”, mention spéciale pour “Reigns” où Ia lutte des classes fait rage et où la musique industrielle des couplets répond au punk-rock des refrains.
Comme l’illustre très bien sa pochette, “Ultra Mono” est comme un ballon de baudruche géant que l’on se prend en pleine gueule : ça ne fait pas vraiment mal mais ça réveille et ça sonne !
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