Belle rencontre que celle proposée par Nico Mulhy et Teitur pour cette création entre effluves baroques et musique contemporaine.
Pas sûr que ce « Confessions », collaboration entre le musicien classique Nico Muhly et le Popeux Teitur, apporte une plus large reconnaissance aux deux car même si cette écoute s’avère souvent passionnante, elle induit malgré tout une bonne dose d’effort pour divulguer ses secrets. Ce type d’écoute que l’on peut « subir » à l’écoute des derniers Scott Walker ou encore de certains Van Dyke Parks. Le propos ici n’est pas à la simplicité mais à une sophistication qui ne parlera peut-être pas à certains.
Dans le monde de la musique contemporaine, néo-classique, Nico Muhly fait partie de ce petit club des artistes qui ne sont pas boudés par les connaisseurs de la grande musique, la preuve sans doute d’une véritable vision, d’une science des arrangements et des jeux avec les compositions. Ce que l’on retrouve tout au long de « Confessions » cosigné en réalité à plusieurs mains, Teitur bien sûr mais aussi le Holland Baroque ensemble.
On passe de longues plages contemplatives à la limite du drone (« Small spaces ») à des constructions savantes de cordes (« Her first confession ») avec en fil conducteur la voix de Teitur et ces textes au bord de l’anecdote. On est bien loin des confessions annoncées dans le titre car il y a dans les mots de Teitur un soupçon de mystère qui résiste à notre attention.
Ceux qui aiment les aventures, les lentes progressions, les méandres sinueux où se perdre devraient trouver leur comptant dans ces « Confessions » un peu à la croisée des chemins d’un Bach, d’un Vivaldi, du Kronos Quartet ou encore de The Left Banke.
Une œuvre à la fois rafraichissante et exigeante.