Ce quintet m’était totalement inconnu au moment de l’écoute de cet album, malgré un passé de collaborations (Etienne Jaumet, I:Cube) et de festivals (Nuits Sonores…) pour le moins flatteur. Il est toutefois fort agréable de se plonger ainsi dans un disque aussi passionnant, sans aucun a priori, et d’en ressortir secoué et séduit dans le même temps. La définition du groupe himself (“Electro-bio / hand-made techno”) sur Facebook a le mérite de l’humour et de la sincérité, tout en restant pertinent.
On oublie d’ailleurs assez vite le caractère “expérimental”, “original” (je mets entre guillemets car ils me semblent un peu restrictif) de ce que l’on entend, et on est rapidement pris par l’élégance et l’énergie du groupe. Il y a en effet un caractère chic dans les premières notes, qui n’empêche pas les cinq musiciens de signer des titres au caractère débridé, qu’on imagine parfaitement joués live et dansants au possible (“Love”, “La Biscia”, “Tea Tree”, “Map”). Plein de nuances, avec une palette qui semble ne rien lui interdire, Cabaret Contemporain arrive à faire beaucoup avec peu, sans jamais faire d’esbrouffe, offrant des passages contemplatifs avec le même bonheur (“Dune”) qu’il en a à monter dans les tours. La technique des musiciens ne s’impose à aucun moment sur l’efficacité des morceaux, qui enchaînent les idées avec le même bonheur. Les vidéos live qui circulent ont l’air d’aller dans le sens d’un groupe qui sait mettre une intensité énorme dans ses morceaux, mais celle-ci est déjà fort palpable sur ce disque, qui s’impose sans problème comme un des plus intéressants de ces premiers mois de 2016.