Séance de rattrapage chez POPnews. On avait interviewé le CORP en 2013 aux Francos avant la sortie du EP « Blizzard ». Déjà, sur scène, ça boxait sévère, une énergie assez foudroyante, une sorte de débord sortait de compositions bancales mais terriblement attachantes.
Presque un an après la sortie de « Vieux Frères Partie 1 », après l’avalanche de papiers et des qualificatifs fielleux de « pompe à fric », « usurpateur », « fils à papa », « objet marketing », il était intéressant de remettre le disque sur la platine.
Et donc, « Vieux Frères Partie 1 » nous hérisse encore le poil, ravive la flamme de nos années perdues, du côté le plus sombre de notre personne, émeut par sa maladresse, sa presque supercherie, son audace, ses compositions presque improvisées mais à l’énergie que personne ne pourra contredire comme « Voyous » ou « Requin-tigre », oscillant entre une chanson « docu-fiction » et une chanson « vérité » nous faisant vibrer sous un flow époustouflant.
Il y aura donc sûrement un avant et un après Fauve dans le paysage français. Celui d’un CORP qui aurait très bien pu se faire bouffer de l’intérieur tant ce genre de groupe doit chatouiller les majors par son aura capable de toucher plusieurs générations et de remplir les salles en deux temps trois mouvements. « Vieux Frères » est donc la genèse d’un long travail, qui transparaît ici et là : le CORP se mettant en scène, vivant la création de ce disque comme une formidable sortie de secours. On ne veut surtout pas savoir qui ils sont, ça serait sûrement décevant. On ne demande pas grand chose. Quelques disques, un de temps en temps, pas trop souvent pour notre hygiène morale. Laissons-les se consumer doucement. Ça serait la plus belle des fins. Pourtant, un an à peine après ce beau succès, après une grosse tournée, le CORP remet le couvert juste après s’être rassasié. Ont-ils encore faim ? La suite est prévue pour le 16 février. On peut déjà se faire une petite idée avec « Bermudes » et « Azulejos ».