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Festivals

Pitchfork Music Festival, Paris, le 31/10/2014

Après m’être extirpé d’un anthologique bouchon, j’arrive au Pitchfork Music Festival avec un gros retard… Le festival a seulement quatre ans d’existence à Paris et joue déjà dans la cour des grands : deux soirées sur trois affichent complets alors que ça se bouscule pas mal en octobre / novembre avec le festival des Inrocks, les Rockomotives etc…

Future Islands est déjà sur l’une des deux scènes logées dans la grande Halle de la Villette. Ça grouille de partout. Il y a autant de monde à l’extérieur que dedans. Les hipsters sont bien là : barbes et moustaches sont de sortie. C’est aussi le jour d’Halloween. On croisera des lapins roses, des nonnes ensanglantées ou encore des infirmiers américains déjantés.

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Revenons-en donc à Future Islands que je connaissais peu. Eux aussi ont succombé à l’appel du costume et du maquillage. Rapidement la voix du chanteur agace. Tout est poussé à l’excès dans un maniérisme pédant. Sam Herring passe par les gimmick d’un Brian Johnson ou d’un Joe Cocker saupoudrés par une musique sans grande consistance. Il y a certes beaucoup d’énergie mais c’est franchement vite très pénible à entendre surtout lorsque le groupe joue particulièrement fort comme ce soir-là.

Tout s’enchaîne très vite au Pitchfork. arrive sur la scène opposée. Leur musique est assez séduisante. D’une électro-pop à des rythmes plus dance, les quatre musiciens arrivent, grâce à des titres comme « Maiden » ou « The Sea », à emporter l’adhésion du public. Karen Ørsted, dans une tenue des plus sobres, a une belle présence sur scène. Elle fait l’hélico avec sa natte et n’hésite pas à faire un joli slam dans le public. Belle découverte. En attendant l’album, on peut écouter l’EP « Bikini Daze » sorti le mois dernier.

Entre des stands pour des marques automobiles, des balançoires pour grands enfants, un espace « mode », on a largement de quoi se disperser mais qu’à cela ne tienne, je file voir Chvrches qui, par un dispositif de lumières particulièrement réussi fait une entrée très remarquée. On est toujours dans une esthétique qui reprend avec brio l’héritage des années 80. C’est un brin kitsch. Je repense à Bananarama, aux Bangles, à Cindy Lauper chantant « Good Enough » dans les Goonies. Je me sens vieux d’un coup.

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C’est l’heure d’une petite pause. Les espaces sont plutôt agréables. Cette Halle de la Villette sied parfaitement à l’événement. Stuart Murdoch passe tranquillement incognito au milieu de la foule. Trop vieux lui aussi…

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St Vincent enfin. Ah…Annie Clark et son petit minois, trimballant sa guitare et ses petites mélodies sur le Boulevard Rochechouart dans la Blogothèque en 2007, avait charmé bon nombre d’entre nous … Qu’en est t-il aujourd’hui ? C’est une sorte de dynamite qui arrive sur scène. « Rattlesnake » introduit le concert tout comme son dernier album. Ça commence avec beaucoup d’artifices : une chorégraphie franchement inutile et des lourdeurs instrumentales qui parfois nous font perdre le fil. Rapidement, je sens la déception… même si on ne peut qu’approuver les prouesses vocales et de guitariste hors-pair d’Annie, ça sent l’autosatisfaction à plein nez… Au feu les pompiers ! Stop au massacre ! Arrêtez-moi le bûcheron à la batterie aussi ! Redescends un peu de ton estrade Annie… On aura quand même droit au classique riff de « Cruel » ou de « Marrow » tiré du sublime « Actor » de 2009. C’est loin tout ça.

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Était-ce un signe que de croiser ce bon vieux Stuart…? Le concert commence divinement bien avec un truc qu’on ne fait plus : présenter le groupe. En voix off, de façon un peu gauche : « Mesdames et Messieurs. Merci d’accueillir l’artiste du label Matador, Belle & Sebastian« . Première satisfaction, le groupe est accompagné par une importante section à cordes.  Le guitariste Stevie Jackson fait des merveilles sur l’éminent « You’re just a baby » . Le très dylanesque « Sukie in The Graveyard » suivra. Le groupe n’a rien perdu de sa fraîcheur. La voix de Stuart a toujours cette sensibilité, même si elle a quelque peu changé; mais qu’importe, la magie opère. Sur le grand écran se dessinent des scènes tout droit sorties de l’esthétique de leurs pochettes de disques. Le groupe alterne les standards « The Wrong Girl », « Like Dylan In The Movies » ou le sublime « Fox in The Snow ». A ce moment-là, le brouhaha de la Halle se fait d’un coup plus discret… Enfin sur « The Boy With The Arab Strap », Stuart invitera sur la scène les festivaliers portant les plus beaux costumes. La fête fut belle et la set-list n’aura pas déçu les fans de la première heure. Il est temps de reprendre la route toujours bouchonnée et moi de pester comme un vieux con.

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