Loading...
Festivals

Black Bass Festival, les 5 et 6 septembre 2014

Il y a toujours un peu d’excitation à découvrir un nouveau festival, à se demander comment ça va être. L’interview que l’on avait réalisée avec Thibault de l’équipe du Black Bass Festival avait clairement donné envie. On est donc allés vérifier par nous-mêmes du côté de Braud-Saint-Louis, à quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux, pas très loin de Blaye.

Vendredi 5 septembre

On s’élance de Bordeaux sur le coup de 18h et des poussières, heureusement les dieux de la circulation sont avec nous, trafic fluide (à de rares exceptions près), et si ce n’est une manoeuvre peu licite pour me remettre dans le droit chemin, on (l’homme aux photos, ma compagne et moi-même) trouve aisément le festival, grâce au fléchage réussi par l’équipe. Qui d’ailleurs a mis les petits plats dans les grands, et inutile de se le cacher : on se sent vite très bien. Le cadre très arboré est idéal, le vin de qualité, et c’est Data Planets System qui ouvre le bal de la soirée, qui se placera sous le signe de la basse. Oui.

Dans ce trio charentais, c’est en effet la bassiste qui a le jeu de scène le plus marqué, elle est à fond dedans. Moi un peu moins, même si le groupe est en place. C’est juste que je suis moins sensible aux influences entre le “Pablo Honey” de Radiohead (c’est l’organisateur qui le dit) et les débuts de Muse (ça c’est ma compagne). Moi, je n’ai pas vraiment d’avis, mais reconnais un certain savoir faire à ce trio, visiblement content d’être là et plein d‘entrain.

Fayçal

Le cadre donne à la pause un charme certain, les excellents tacos aussi. Le monsieur loyal du festival bat le rappel pour Fayçal, le rappeur originaire du coin (en tout cas pas loin, de la ville de Blaye). Basse toujours, le set est tout nouveau, avec juste un bassiste en renfort du mec aux platines et du MC. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais j’ai pris une belle claque, assurément. Textes ciselés pour flow sans accrocs, le ton est juste, toujours dans le bon équilibre entre émotion réelle et sens de la formule percutante. On ressort de cette prestation séduit, le public était conquis et j’en faisais assurément partie.

La basse, toujours. Prochain groupe sur la liste, Pendentif, que je n’ai pas vu depuis longtemps, malgré certains passages dans la région. Je suis donc un novice de Pendentif avec Julia (Jean-Baptiste de son nom – elle commence d’ailleurs une carrière solo sous son nom également) au chant. Le set commence et… ce n’est pas le même groupe. Bien plus en forme que la fois où je les avais vus au festival Vie Sauvage et arrivaient tout juste d’un long voyage Russie – campagne bordelaise, ils sont rayonnants. Julia arrive à faire oublier Cindy, précédente chanteuse du groupe, et mène ses troupes avec charme et talent.

Pendentif - Julia

Les chansons de “Mafia Douce” sont dynamitées par cette énergie, la basse et la batterie forment un moteur qui ronronne à la perfection, il y a du groove et de la profondeur dans le son, par ailleurs parfait. Ces cinq jeunes gens ont visiblement envie de s’amuser, et cet enthousiasme est communicatif, au plus fort sur “Boulevard du crépuscule”, “La Nuit dernière”, “Embrasse-moi” ou “Riviera”. Les voilà repartis pour travailler sur leur deuxième disque, qu’on leur souhaite gonflé de cette énergie au diapason d’un talent certain.

Pendentif

Plus attendu, le duo Gâtechien doit prendre la suite. Les Charentais, je les ai croisés sur un nombre certain de concerts, du temps où ils mettaient le feu aux caves bordelaises. Après un break de 2 ans entamé en 2011, les revoilà devant moi, avec un Laurent Paradot survolté avec sa basse (auteur du somptueux disque de Parad “Le bonheur inquiet” ces derniers mois) et Florian Belaud à la batterie, qui n’a rien perdu de sa frappe.

Gâtechien

Le concert commence, et dès les premières notes, le plaisir est total. Le son de Gâtechien ne fait pas du tout daté, c’est noise, râpeux, ça cogne et éructe, et le mélange quasi parfait entre la brutalité et les mélodies qui accrochent bien l’oreille donne indéniablement envie d’en redemander. On sent le duo fatigué de plusieurs dates les jours précédents, mais ça ne pèse jamais sur le set, compact, durant lequel Laurent Paradot n’a pas épargné sa basse, le temps d’une dizaine de morceaux fiévreux (“Le rouge à lèvres de mon père”, “Ménage à 3”, “Vrai départ”…), a chambré le public (“Mets des lumières sur le public… Oh putain ils sont moches !”) et terminé avec sa chemise, ce qui finalement pour les amateurs de Gâtechien fut la plus grande surprise. Le groupe charentais reste toutefois unique et indispensable : quelle claque !

La soirée s’est arrêtée ici pour mes acolytes et moi, le dernier groupe (Fandoryne) n’étant pas du tout notre univers, et venant s’additionner à une fatigue légitime. Une bien belle première soirée, pour un lancement en fanfare.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *