Groupe unique qui alliait une vraie passion pour le psychobilly façon Cramps, le monde de la SF et la french pop des sixties, Ici Paris avait disparu des écrans radar depuis près de 30 ans, juste après le 45 tours « Maman, Je ne veux plus aller à l’école ». Du coup, lorsque la toile commença à frémir de nouveaux morceaux, toutes les oreilles étaient à l’affût. La chanteuse Anicée Alvina ayant rejoint ses idoles tout là-haut, c’est tout logiquement que Shere Khan, guitariste et compositeur du groupe, fit appel à la fille de la chanteuse, opérant ainsi un relais naturel entre passé et présent.
Si Shere Khan reprend l’histoire où il l’avait laissée, avec le retour de certains personnages récurrents de l’univers d’Ici Paris (le Professeur Parkson, of course !), les textes se font parfois plus concrets et engagés (« Choisir son camp »). Et toujours, et surtout, une efficacité mélodique indéniable : sur « Seule », Shere Khan enflamme sa guitare Burns et balance au visage de l’auditeur des giclées électriques, la wah-wah rougit sur « Allume-Moi », tandis que des touches de sitar et de piano viennent renforcer la sophistication de l’ensemble.
C’est ici que la magie d’Ici Paris opère, encore et toujours : des vrais morceaux de rock vibrants à la construction originale (« Le retour du Professeur Parkson », toute en subtilités et changements de rythme), qui allient embrasement sonique et finesse du trait. Une capacité d’allier le cœur et la raison. Allo le Monde ? … Ici Paris, de retour, enfin.