The Breeders. Un groupe sur le retour ou de retour vingt ans après la sortie de leur album mythique : « Last Splash ». Une tournée mondiale, trois dates en France. Ne pouvant goûter à l’effervescence de cette génération, il serait insolent de dire que « Cannonball » n’a jamais résonné dans mes enceintes. A défaut d’en profiter d’un pas décidé un Walkman en poche dans les rues de Boston. Les fans de la première heure semblent encore hésiter, ce ne sera jamais complet. Mais c’est bien en leur compagnie que j’ai pu découvrir The Amps ou encore Throwing Muses. Ils seront donc de la partie sous ce temps incertain. Pour ma part, j’ai osé braver les commentaires acerbes des précédentes dates. L’ingénuité a du bon, si vous saviez. Tiens, je vois mon partenaire d’un soir dans une course effrénée pour ne pas manquer le tram direction rive droite. Je m’amuse rapidement avec mon taux d’alcoolémie, tout en conversant dans un fumoir en plein air. Certains, d’une autre moyenne d’âge font les cent pas. Il est temps que la première partie se termine et que le changement de plateau ne laisse pas retomber cette impatience presque adolescente. Des têtes connues dans la fosse, rarement croisées tout au long de l’année. On se faufile vers une bonne place.
Kim Deal annonce, elles joueront le disque dans son entier. 1993-2013. Acheté récemment d’occasion, éprouvé par ce besoin incessant de nouveauté de mes contemporains, ce disque se doit d’être écouté au casque, sans craindre de passer à la piste suivante. « Invisible Man », « Do You Love Me Now », « Drivin’ On 9 ». Entourée de nostalgiques, ces morceaux resteront pour moi les plus représentatifs, les plus poignants. Je n’en avais pas retenu les titres exacts, mais avec certitude les mots désincarnés et les ruptures propres à chaque instrument. Kelley Deal à la guitare. Une impassible Josephine Wiggs à la basse et l’enthousiaste Carrie Bradley au clavier/violon. Je n’apprends que maintenant la présence de Jim MacPherson (ex-Guided By Voices) à la batterie. Comme à la bonne époque. La version live de « No Aloha » et « S.O.S » en transportent d’autres. Ces dames prennent du plaisir, évoquant le son d’un minimoog d’antan et les clichés culinaires à la française. One, Two, Three. Spontanéité et autres couacs. Comment leur en vouloir… Le rappel arrive tout en douceur. Et voici leur reprise d' »Happiness is A Warm Gun », extrait de « Pod » (1990). Saluons au passage Steve Albini pour sa production et le soutien de l’emblématique label 4AD. Puis « Off You » , premier single de « Title TK »(2002), dont on trouve en tâtonnant un live étourdissant sur le net. Danses frénétiques, captures vidéo sauvages et tendres accolades à ma portée. Mince, il faut affronter le ressenti de chacun à la sortie. Les émotions d’excellente facture le temps d’une décennie s’étiolent tout simplement. Et au petit matin tout juste connectée à une timeline : « C’était déjà nul sur scène au début des années 90 ». Devrais-je être amusée ou désabusée ? Pas dit que je me replonge dans la discographie des Pixies, mais j’ajouterais bien une guitare basse à ma collection.