Un cri bestial, sorti d’un antre quelconque, débute de manière glaçante cet « Apokalypsis » ; après la pochette et le titre, autres entrées en matière connotées films d’horreur, on pense le décor installé, avec ce parfum suranné (voire un peu ridicule) de film d’épouvante.
Mais voilà, après cette première barrière de carton-pâte, il y a des chansons. Des chansons qui, certes, épousent certains stéréotypes gothiques (la voix lointaine et caverneuse, …) mais n’en restent pas moins de bonnes chansons. OK, on n’est pas au niveau de Soap and Skin et de ses chansons limpides et terrifiantes mais ici, le folk est plutôt inventif, hanté de guitares électriques plombées, ou d’orgues d’outre-tombe, à l’image du troublant « Pale on Pale », long, éthéré et plutôt bouleversant. Avec ces morceaux qui contiennent une certaine urgence, on est à la croisée des chemins de PJ Harvey et de Siouxsie, d’Emily Jane White et de Nico, de Black Rebel Motorcycle Club et de Björk ; bref, un juste milieu entre la trop sage Joan Baez et le pantin Marylin Manson. En tous cas, musicalement, c’est largement plus intéressant que le petit train fantôme auquel on s’attendait au début et on se prend à réécouter cet « Apokalypsis », comme on regarde de vieux films d’épouvante. Bela Lugosi n’est peut-être pas mort finalement…