Le quatuor australien, Cloud Control, aura enfin réussi à traverser les océans. En signant chez Ivy League Records, cette jeune formation, originaire des Blue Mountains, situées à quelques kilomètres de Sydney, laisse résonner les échos d’une culture alternative, tournée vers l’avenir et aussi profondément ancrée dans les coutumes ancestrales. Ils se réapproprient avec sérieux les standards de la psyché 60s, de la pop-folk et de rythmes tribaux. En dehors de la pochette, leur premier album réussit tout autant à réconcilier les sentiments les plus individualistes, les plus obscurs avec le caractère salvateur des éléments naturels. Leur candeur leur permet de dépeindre le quotidien étouffant de leurs contemporains.
« Meditation Song #2 (Why, Oh Why) » et les morceaux suivants révèlent la voix d’Alister Wright et celle de son seul alter ego féminin dans le groupe, Heidi Jenffer. Petit frère de Fleet Foxes et cousin éloigné d’Arcade Fire, Cloud Control mélange les genres et ne manque pas d’ambition. Comment les contredire dans le choix de ce titre : « There’s Nothing in the Water We Can’t Fight ». Intrigantes et entraînantes, les quatre voix s’y confondent et se distinguent au moment opportun. Ces sonorités plus rock, appuyées par le jeu de basse mesuré et badin de Jeremy Kelshaw (« This Is What I Said », « My Fear #2 ») ne cèderont en rien aux ambiances suivantes, harmonieusement et rythmiquement plus décalées (« Ghost Story », « Gold Canary »).
On aurait eu effectivement tort de s’arrêter au précédent titre, single de son état. Ils auront attribué à « Just For Now » le rôle de rupture vocale et instrumentale. Cette ballade folk, volontairement épurée, fait de l’effet et épanchera sa sincérité dans l’intimiste et lanciné « Hollow Drums ». Ils seront entrecoupés par le plus conventionnel et bluesy « The Rolling Stones ». Sans être pour autant révolutionnaire, mais profitant d’un mixage efficace, « Bliss Release » irradie grâce à la voix de son leader et l’énergie de ses orchestrations.