NINA KINERT – Red Leader Dream
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La première fois que j’ai vu la Suédoise Nina Kinert, elle était en couverture de »Gaffa » (magazine musical suédois gratuit et de bonne qualité, comme quoi…), habillée »de pied en couettes » en Princesse Leïa, tendance »Star Wars IV – A New Hope ». Elle faisait vraiment une bonne doublure. De là à écouter »Red Leader Dream », qu’elle a conçu comme un opéra rock narrant l’amour entre un Red Leader rebelle et une jeune fermière du désert de Tatooine, ça commençait à faire beaucoup. Pourtant elle est sympa cette Nina, elle raconte qu’enfant, elle a dû subir une grave opération, est restée alitée une longue période et se tapait en boucle »Star Wars ». On imagine le cocktail médocs et sauts en hyperespace. Bref, en tout cas, Nina est fan et nous fait partager sa passion pour la sci-fi vintage avec sa pop adéquate, c’est à dire millésimée post-eighties. 2009 a été la grande année Kate Bush dont le fantôme se rencontrait partout (cf Joanna Newsom et l’excellent »Have one on me »). Pas de doute ici, Nina a beaucoup écouté Kate et ses claviers magiques. D’ailleurs l’album, séparé en deux actes, rappelle la structure de »Hounds Of Love ». Il y a de la réverbération sur la voix, sensuelle sans en faire des tonnes, ce qui est plutôt appréciable : Nina est modeste et c’est tout à son honneur. Pour la musique, pas de quoi casser trois pattes à un Bantha mais on passe un bon moment en la compagnie de Nina : les claviers se veulent répétitifs et rêveurs, les arrangements sont discrets et de bon ton. C’est un bon album de pop électronique mais si on ne s’ennuie pas, on a du mal à s’enthousiasmer réellement. Le contenu Star Wars-ien est à mille parsecs de l’attente : hormis deux ou trois vagues références-clins d’oeil ( »Wings », »Moonwalker ») on reste dans une thématique d’album romantique classique, voire un peu cul-cul. Appelons ça un coup d’essai : Nina est en plein apprentissage de la Force mais a eu de belles fulgurances prometteuses (le titre »Moonwalker »).
Ah oui, les plus hautes instances de POPnews m’ont encouragé à le dire : la pochette est atroce.
Guillaume DELCOURT (avec l’aide généreuse de Johanna D.)
A lire également, sur Nina Kinert :
l’interview (2009)
la chronique de « Pets & Friends » (2009)
Moonwalker
Play the World
Down on Heaven
Tiger You
Push It
My Girl
Wings
4-ever
Original Sin
25