CHRIS WILSON – Second Life
(Rock Paradise / Rue Stendhal) [site] – acheter ce disque
Retour dune source de culte fervent dans nos contrées françaises. Eh oui, de temps en temps, la France sait reconnaître la grandeur dun groupe avant tout le monde. Ce fut le cas des Flamin Groovies. Signataire de véritables brûlots esthétiques et stoniens en pleine déliquescence, ils signèrent, en pleine effervescence punk, trois manifestes power-pop dont « Shake Some Action » constitue labsolu pinacle. Parlez-en à Jef Aérosol, il me confia un jour avoir écouté cet album tous les jours pendant 10 ans Chris Wilson, chanteur du groupe depuis 1972, quitta le groupe en 1981 pour rejoindre les Barracudas, autre formation de très haute tenue qui vouait une admiration sans borne aux Frimeurs Flamboyants. Les années 80 et 90 nont pas été simples pour Wilson, dont les albums, bien que toujours dexcellente facture, se faisaient rares. Après un trou de plus de 10 ans, le label Rock Paradise prit le taureau par les cornes et décida de publier ce nouvel opus de Chris Wilson. Retour en forme après une période erratique, il constitue à mon sens davantage un disque de transition vers un avenir radieux quun retour en fanfare. En effet, Chris est secondé sur cet album par Anthony Clark, qui signe la très grande majorité des titres, Chris nen signant que trois : « All the Action », qui se situe dans la pleine lignée de la période Beatles / Byrds des Flamin Groovies (ce que le titre laisse dailleurs largement présager), « Never Love Again », qui se trouvait déjà dans une version différente, toutefois – sur le mini-LP que Chris enregistra avec les Sneetches en 1993 ; et le blues « While Theres Life », qui clôt lalbum. De ce fait, cest davantage sur les qualités dinterprétation que Chris marque son grand retour : une voix trempée dans le cognac, marquée par les excès et plus dylanienne que jamais (sur le très rockabilly « Under the Power Lines », et bien évidemment sur la reprise du Zim « Visions of Johanna »). On pardonnera quelques maladresses de production (le saxophone eighties sur « Sweet Deceit »), pour ne garder que lessence de ce disque réalisé à lancienne par un gardien du temple, un de ceux qui pensent que le rocknroll est un secret qui se transmet de génération en génération. Tout est affaire de codes pour y rentrer, Chris Wilson le sait et nous fournit les clés de décryptage.
Frédéric Antona
All the Action
Shake That Feeling
Sweet Deceit
Set Free
Never Love Again
Blaze Away
Not for Real
Rise
Second Life
Under the Power Lines
Visions of Johanna
While Theres Life