LES LUTINS PATATES DE L’ESPACE – Kill Me When I’m Dead
(Hell Vice I Vicious) [site]
Oublions ce patronyme qui invite à plaisanter et à fuir, ayons juste une petite pensée pour l’équipe qui doit assurer la promotion du duo grenoblois. Voilà c’est fait.
Maxime Houot et Fréderic Juge sont partis du principe qu’il ne fallait absolument rien s’interdire et nous proposent une musique inventive et volontairement affranchie d’étiquettes. On pourra leur en coller quand même quelques unes, car les lutins de l’espace c’est surtout du post rock (car comme dit l’adage, "la musique, c’était mieux après"), avec un parti pris arty.
Pour le côté post rock on a donc les premières plages de pur post rock avec structures déconstruites, montées en puissance, périodes d’accalmie… Pour le côté arty, on a des morceaux super bien intitulés comme "Murphy’s Law" (la loi de Murphy qui est, pour rapidement imager, à quelque chose près ce qu’est la loi de la tartine beurrée) et "Bobigny-Place d’Italie" qui se base donc sur un fond sonore des bruits du métro de la ligne 5. Sur "Paulson", les Grenoblois s’attaquent à l’exercice casse-gueule du discours intello-dépressif et réussissent finalement très bien leur coup avec une écriture qui se place juste entre celle de Fleurent-Didier et celle de Michniak. S’ensuit le déroutant, par sa jovialité, "Monday caramel" qui se dresse comme un véritable pied de nez à tout ce que j’ai pu décrire avant.
De ce nihilisme un poil poseur, mais avec un recul clairement assumé, les Grenoblois nous offrent un album saisissant mais qui reste encore plus au stade du prototype que révolutionnaire. Mais il paraîtrait qu’ils sont encore plus éblouissants sur scène, où il faudra absolument les découvrir donc.
Vincent Le Doeuff
Boeuf
Massacre
Murphy’s Law
Bobigny-Place d’Italie
Paulson
Monday caramel
Set-Part 1
Set-Part 2