DATA – Skywriter
(Ekler’o’shock / Naïve) [site] – acheter ce disque
Savaient-ils, nos deux gaillards casqués de Daft Punk, qu’ils avaient ouvert une porte dans laquelle s’engouffrerait toute une génération de jeunes musiciens électro, qui verraient un peu plus loin que le bout de leur synthé ou laptop pour aller explorer la discographie du grand frère ? Funk, rock, disco ou encore jazz, beaucoup de ces genres sont passés à la moulinette des Yuksek, Birdy Nam Nam ou donc Data, qui nous offre son premier album "Skywriter".
Et non, pas plus que ses compères, Data n’a fait le disque de l’année. C’est indéniable. Et pourtant, il n’empêche que ce disque remplit son office à merveille. La visée est très simple, sans prétention aucune : c’est faire danser les auditeurs, passer un bon moment au travers de ce crossover d’influences qui se téléscopent souvent avec bonheur. Passé l’intro un brin pompeuse (genre vieux film de SF des années 80), c’est un vrai concentré de plaisir pour celui qui ne demande qu’à se dégourdir les jambes. Les mentions du jury iront sûrement à "One in a Million", brillant de mille feux avec sa chouette rythmique funky (avec à la voix le chanteur de Death From Above 1969), "Aerius Light" (rentre-dedans mais chaleureux dans ses sonorités) ou encore "Rapture", pop aux entournures malgré son apparat techno. Mais globalement, le jeune David Guillon (qui se cache donc derrière le pseudo de Data, et n’est âgé que de 23 ans) maîtrise pleinement son petit dictionnaire d’une certaine époque musicale, grosso modo entre fin 70’s et explosion FM des 80’s : il sait faire cohabiter à la perfection les touches de guitare, les percussions et lignes de basse disco avec les claviers rutilants. Sur "Electric Fever", ça marche bien, sur "So Much in Love" aussi, avant que "Nightmare" ne trahisse un petit creux d’inspiration. Les visées plus cinématographiques, à l’instar du titre d’ouverture, pataugent parfois un peu ("Renaissance Theme"), mais ont le mérite d’offrir une autre filiation que Daft Punk en convoquant Moroder (entre autres) à la table des influences. C’est sur un trio de chansons très convaincantes que le disque se referme, avec le single "Skywriter" qui remonte avec brio le chemin du dancefloor, auquel succèdent deux dernières perles pour s’agiter en rythme ("Morphosis", "Blood Theme") : il est alors temps d’appuyer sur "eject" et reposer ses jambes fatiguées de tant d’efforts. Ceux qui écouteront le disque pour ce qu’il est pourront dire à la fin : mission accomplie.
Mickaël Choisi
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Verdict
One in a Million
Aerius Light
So Much in Love
Electric Fever
Nightmare
Rapture
Renaissance Theme
Skywriter
Morphosis
Blood Theme