DANIEL MARTIN MOORE – Stray Age
(Sub Pop / Pias) [site] – acheter ce disque
Annoncé comme la nouvelle perle de Subpop, Daniel Martin Moore s’érige, avec son tout premier album, comme le digne héritier de Nick Drake et de Sam Beam en confectionnant un folk ni dépassé mais ni révolutionnaire non plus.
Sub Pop n’a pas fait les choses à moitié pour lancer son nouvel héraut folk. Produit par Joe Chiccarelli (The Shins, The White Stripes) et sobrement accompagné par une douzaine de musiciens, dont Petra Haden (The Decemberists) et Justin Meldal-Johnsen (le bassiste de Beck), ce premier album est d’une élégance et propreté parfaites. L’album reste néanmoins dépouillé, l’ensemble tenant essentiellement sur la guitare et la voix du gars du Kentucky. Cet album posé répand une froide élégance de tous les instants qui laisse l’auditeur tout d’abord assez distant. On a cette douloureuse impression de rentrer dans une soirée bien trop classe où l’on reste debout par peur de perturber l’ensemble avec un crissement de chaise. On espère presque qu’un micro va tomber pendant la reprise, une nouvelle fois parfaite, de Sandy Denny ("Who Knows Where the Time Goes"). Et puis d’un coup, on se laisse absorber. Le champêtre "The Old Mesure" s’avère plus attachant et on peut enfin commencer à se laisser approcher par les mélodies de l’Américain. L’orchestration reste toujours discrète et légère mais le violon d’Haden et les chœurs diaphanes de Jesca Hoop apportent un peu de chaleur aux compositions de Moore. Ainsi ce détachement devient, sur la longueur, plutôt agréable et une réécoute attentive familiarise avec l’objet.
D’une homogénéité redoutable, "Stray Age" rafle la mise grâce à ses légers arrangements qui subliment un songwriting classique et élégant.
Vincent Le Doeuff
Stray Age
It’s You
That’ll Be the Plan
In These Hearts
Who Knows Where the Time Goes
The Old Measure
By Dream
Where We Belong
Restoration Sketches
Every Color and Kind
The Hour of Sleep