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Tha Pumpsta – Bass Black Treble White

THA PUMPSTA – Bass Black Treble White
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THA PUMPSTA - Bass Black Treble WhiteLe hip hop aime les concepts, les téléscopages de styles, les MCs improbables. Et par chance, les créneaux sont nombreux, il y a l’embarras du choix. Tiens, prenez Jeremy Parker, alias Tha Pumpsta. Venant de l’endroit qu’il faut pour cela, Atlanta, notre grand blondinet a choisi d’être le Blanc qui fait du Dirty South. Son second album est donc une violente décharge d’électronique sale où il marie du crunk, du Miami bass et d’autres formules à base de basses tonitruantes à sa voix de vilain petit canard white trash à la Eminem. Notre MC va même jusqu’à reprendre le « Whoomp! There It Is » de Tag Team (« Whoop Revisited »), un hit qui a changé sa vie, semble-t-il, ou proclamer bien haut le slogan de ses soirées, « Kill Whitie! ». Pour que le choc des couleurs soit encore plus voyant, la pochette, les vidéos en bonus et le titre, dont les mots sont empruntés à un célèbre discours de Martin Luther King, jouent franco du contraste entre le noir et le blanc. Et pour couronner le tout, notre homme se lance dans l’album concept, déclarant que la moitié de ses titres symbolisent les sept péchés capitaux, l’autre les sept vertus.

Bon, dit comme ça, ça sent le joke rap à plein nez, Tha Pumpsta se la joue ironique, assumant tout autant qu’il tourne en dérision cette propension qu’ont eue de nombreux Blancs depuis Elvis à s’accaparer sans vergogne les musiques noires. Pourtant, ce rap bouncy, rentre-dedans, coquin et irrévérencieux fonctionne à peu près aussi bien que son équivalent black. L’album est loin d’être constant et irréprochable, c’est d’ailleurs la la loi du genre, mais ça défouraille souvent comme il faut, et ce dès l’endiablé « 1987 » d’ouverture. Le duo « Move It » avec une certaine Autumn pourrait aussi bien chauffer les dance-floors, tout autant que le percutant « Octopus Armed » et le « Whoop Revisited » cité plus haut. Tout cela ne suffit pas à faire de  »Bass Black Treble White » un chef d’oeuvre, mais justifie qu’un article du  »Washington Post », il y a trois ans, ait fait de Tha Pumpsta le chef d’un file d’un nouveau mouvement musical composé tout entier de Blancs amateurs de hip hop dans ce qu’il a de plus outrancièrement black.

Sylvain Bertot

1987
Move It!
Sallie Mae
Octopus Armed
Add
Temple
Don Juan
Breath
Spesh
Kill White!
Clapp
Whoop Revisited
Freeky
Nothing

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