MELODIUM – Music For Invisible People
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Avec Melodium, alias Laurent Girard, il est difficile de consacrer une chronique individuelle à chaque nouvelle sortie, tellement ce prolifique bidouilleur sort opus sur opus. Bon, il faut bien avouer que "Music for Invisible People" occupe l’opulent tiroir de POPnews depuis un certain temps déjà et qu’il a, à force de prôner l’invisibilité, échappé à la diligente attention à laquelle il était en droit de prétendre. C’est dingue comme certains titres sont parfois évocateurs. Bref, l’important c’est qu’aujourd’hui, il réapparaisse aux yeux de tous parce qu’il aurait été réellement dommage de passer à côté de ce singulier album, en ce sens qu’il diffère de ses six prédécesseurs et de son successeur "Vilnius", notamment par l’ajout d’un ingrédient qui a son charme, la voix de Laurent Girard lui-même. Notre habile solitaire, qui pratique la plupart du temps une electronica de chambre exempte d’instrument vocal, s’est, pour le coup, fait violence en franchissant une nouvelle étape, ma foi brillamment assumée, celle de l’intervention, quasi systématique, du chant (ou plutôt du murmure) et de la guitare. Les cordes sont d’ailleurs particulièrement à la fête puisqu’elles sont souvent à la base des lignes mélodiques, aussi dépouillées qu’efficaces et immédiates, qui accompagnent avec légèreté l’auditeur tout au long de l’album. L’exercice, fort bien réussi, confère ainsi à l’ensemble, une griffe plus pop et extrêmement mélodieuse qui vient bousculer la linéarité intrinsèque à l’univers atmosphérique du musicien. Avec "Music for Invisible People", le touche-à-tout, pourtant peu enclin aux concessions, a laissé tomber les barrières en se livrant à une folktronica fraîche et décomplexée regorgeant autant de mélancolie que de belles plages ensoleillées.
David Vertessen
A lire également, sur Melodium :
la chronique de "Vilnius" (2007)
l’interview (2005)
la chronique de « La tête qui flotte » (2005)
la chronique de « Anaemia » (2005)
la chronique de « A Possible Way of Spending Time » (2002)
You Can’t Help Me
I’m Not Already Dead
Follow the Train of thoughts
You’re Gone
My Xylophone Loves Me
Saturday Morning
We Are All Right Here
Quit the Sun
It Must Have a Meaning
The Hate Week
Maybe It’s the End of Time
Behind the Picture
An Endless Present