INTERPOL – Our Love to Admire
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"Un troisième album spectaculaire en forme de nouveau départ". Voilà comment est présenté, de manière assez éculée, le tout nouvel album des New-Yorkais d’Interpol. Si "Our Love to Admire" est plus subtil et complet que les précédents opus, il navigue néanmoins dans les mêmes eaux que "Antics" et "Turn on the Bright Lights".
Si le deuxième album est attendu au tournant, le troisième déçoit souvent car ses auteurs se répètent mollement, perdent de leur originalité. Finalement combien de groupes nous ont offert plus d’un ou deux bons albums ? Combien s’y sont cassé les dents (Placebo, Ben Lee…) pour ne plus nous servir que de la bouillie indigeste ?
"Our Love to Admire" n’est pas un album révolutionnaire mais convainc de la légitimité d’Interpol à tenir le haut du pavé dans le monde du rock indie en général et de la néo-cold wave en particulier. Néanmoins, les New-Yorkais ont abandonné leur qualité indie en signant sur un gros label et choisi un producteur de renommée : Rich Cosey (Muse, Franz Ferdinand). Les morceaux ont ainsi pris plus d’envergure sans tomber dans un maelström grotesque et pompier.
Plus subtil qu’"Antics", car sans doute aussi plus travaillé ("Antics" a été conçu pendant la tournée de "Turn on the Bright Lights"), "Our Love to Admire" surprend par sa classe naturelle. Interpol nous offre encore un album très structuré dans un climat sombre et séduisant. Des titres tels que "Mammoth" ou encore "Rest My Chemistry" convaincront tout le monde des talents d’écriture des New-Yorkais.
Longtemps vilipendés comme étant des clones de Joy Division, Interpol a réussi brillamment son coup et ainsi inscrit son style pour longtemps dans le panthéon du rock.
Vincent Le Doeuff
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