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Low, toujours plus haut – Black session, 23/04/07

Contrairement sans doute à certains rédacteurs et à certains habitués de ce site, je ne suis pas un inconditionnel absolu des Américains de Low : je ne dois avoir que trois ou quatre albums de leur imposante discographie, et je ne les avais vus jusqu’ici qu’une seule fois sur scène, au Café de la Danse, il y a quatre ou cinq ans. Ce qui ne m’empêche pas de les considérer comme l’un des groupes majeurs de ces quinze dernières années, ayant réussi à évoluer à l’intérieur d’une formule en trio pour le moins minimaliste, et sans beaucoup varier les BPM (Low = slow). J’étais donc impatient de les revoir dans le cadre d’une Black session, le confortable studio 105 de la Maison de la radio offrant a priori toutes les conditions pour apprécier leur musique. Dire que je n’ai pas été déçu serait en deçà de la vérité et des émotions qui m’ont assailli lors de ces 75 minutes de concert. Bernard Lenoir a très justement présenté Low comme un groupe qui ne triche pas : la violence cathartique de certains morceaux, notamment ceux du dernier album (pourtant assez loin du hardcore ou du metal), m’a presque mis mal à l’aise. Un peu comme Godspeed, mais en plus désespéré et oppressant encore. Comment ne pas avoir la chair de poule quand Alan, après un long solo de guitare à faire grincer les dents de Ian Curtis, retourne derrière le micro et chante « All the babies… are gonna die » ? Même si la sérénité n’est pas absente de leurs chansons, notamment quand Alan et Mimi unissent leur voix (le bassiste les rejoint parfois), et si le couple fait même preuve parfois d’un humour pince-sans-rire, l’impression qui prévaut est celle d’une violence sourde, tout entière contenue dans le titre du nouvel album, « Drums and Guns ». Baudrillard disparu, reste Low pour chanter la catastrophe contemporaine, et il y a peu de beautés aussi terribles.

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