OKAY – Low Road
(Ruminance / PIAS) – acheter ce disque
David Kamp et Steven Daily affirment dans leur dictionnaire snob du rock que le lo-fi est un style où se rangent des artistes "trop incompétents et laxistes pour enregistrer une musique soignée et aboutie". C’est pour le moins lapidaire et assez inexact. Si cela peut être vrai pour certains, l’exemple d’Okay (aka Marty Anderson) est un contre-exemple parfait.
Ancien membre du groupe Dilute, Marty a dû stopper court ce projet, souffrant d’une maladie rare l’obligeant à rester cloîtré chez lui. Pour occuper ses journées, il s’est alors progressivement attaqué à son projet solo entre février 2003 et l’année 2004 pour finalement nous le faire découvrir fin 2006.
Okay, c’est tout d’abord une voix bien particulière, complètement étranglée, comme si Marty souffrait d’une laryngite permanente. Et c’est avec cette voix bien spécifique qu’il nous offre sa vision de la vie en général, de son petit monde mais aussi de son pays en proie à de profondes remises en question. Une vision extérieure aux interconnections environnementales de ses compatriotes, qui cherche à se poser les questions fondamentales en bénéficiant d’un recul dû à son isolement forcé.
Marty exploite ses textes sur une musique lo-fi mais soignée, les harmonies sont claires, et viennent s’y ajouter des bruissements et diverses altérations voulant compléter l’incertitude et l’ébullition chaotique de ses propos. Okay sait s’énerver avec des titres comme "Devil" sur lequel il allie les enchevêtrements de guitare façon Pinback à la force des claviers de Grandaddy agrémentés des kazoos du Spinto Band, mais aussi faire retomber la pression avec des ballades faussement dépouillées ("Bullseye").
Okay représente autant au niveau de sa musique que de sa vie ce qu’est le lo-fi, une musique résolument foutraque mais dont se dégage toujours une vraie personnalité.
Vincent Le Doeuff
Bloody
Now
Holy War
We
Devil
Replace
Oh
Game
Roman
Hoot
Bullseye