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Disques

Grandaddy – Just Like the Fambly Cat

GRANDADDY – Just Like The Fambly Cat
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GRANDADDY - Just Like The Fambly CatC’est désormais sûr, la bande de Jason Lytle a déposé les armes, et "Just Like the Fambly Cat" est l’écho posthume de ses derniers hauts faits. Voilà bien le genre de disque définitif, au sens le plus littéral, dont la critique ne sait rien dire d’objectif, empêtrée dans les liens du regret et de l’admiration. D’ailleurs, les Californiens ne font pas grand-chose pour faciliter le jugement en multipliant, entre douceur et hargne, les signes de la perte. Ça commence par un troublant "morceau" d’ouverture au piano où une question bien innocente de petite fille ("What Happened to the Family Cat?") revient de façon lancinante, ça se poursuit par une ballade tout droit sortie de l’Eden primitif dans une tradition américaine estampillée ("Summer…It’s Gone"), ça se plaint de la vanité du show-business ("Elevate Myself") et ça francegallise ("Disconnecty"), et le tout se termine par un gros mensonge mélancolique ("This is How it Always Starts") éventuellement corrigé par le morceau caché qui suit, lacrymal et lyrique ("I’ll Never Return…"). Le groupe a donc écrit et enregistré avec une certaine conscience de ce moment particulier de son histoire, l’annonce du split précédant logiquement la sortie du disque.
Difficile alors de donner au disque sa juste place. On peut seulement dire qu’il rompt franchement avec le très joli et lisse (et un peu ennuyeux) "Sumday" par des écarts stylistiques constants qui rappellent ses débuts : la pop à claviers vintage pactise de temps à autre avec des guitares heavy ("Jeez Louise") et un esprit punk ("50%"), mais le band s’adonne tout autant, et avec une légèreté inattendue, à ses plaisirs cheap favoris (choeurs tout sucre, zigouiguis et rythmes bancals, notamment sur l’autoparodique "Where I’m Anymore" ou sur le plus tenu "Campershell Dreams"). On est donc aussi très loin de la lévitation souveraine de "The Sophtware Slump", qui dosait de façon si raffinée la mélancolie et l’étrange. Sauf à certains instants où le groupe retrouve de quoi nous émouvoir : "Guide Down Denied" ou le très beau "The Animal World". Ce dernier, avec ses déflagrations de claviers qui tombent comme les flammèches de feux d’artifice, son chant recto tono, ranime le mystère de cette musique et en signe le manifeste ultime : Hey guys and girls, the party’s over.

David Larre

What Happened…
Jeez Louise
Summer… ItÕs Gone
Oxygen / Aux Send
Rear View Mirror
The Animal World
Skateboarding Saves Me Twice
Where IÕm Anymore
50 %
Guide Down Denied
Elevate Myself
Campershell Dreams
Disconnecty
This is How it Always Starts
Shangri-La (outro)

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