FARINA – Allotments
(Pickled Egg / La Baleine) – acheter ce disque
Chez Fariña, on sait prendre son temps. Cinq ans après "Three People", premier album d’excellent souvenir, le trio devenu quatuor revient enfin avec un nouvel album. Plus encore que son prédécesseur, c’est une merveille de pop ouvragée. La grande force d’"Allotments", dans un style ultra balisé, est d’arriver à exister pleinement par lui-même et d’échapper avec brio aux comparaisons – d’ailleurs, je n’en ferai aucune. Et pourtant, dès les premières notes de "Island of Hotels", on se sent chez soi. Ce premier titre, le plus enlevé du lot, expose d’emblée la méthode des quatre artisans londoniens : classicisme dans la composition, chœurs somptueux et minutieux travail d’orfèvre sur les arrangements allié à une diversité instrumentale brouillant finement les pistes, aussi bien géographiques que temporelles (sitar, trompette, synthés vintage et autres "strange sounds"…). Malgré son refrain taille XXL, ce ne sera probablement jamais un hit, et, même si c’est a priori le plus accrocheur, ce n’est pas le titre le plus convaincant du disque : en effet, le groupe enchaîne ensuite onze morceaux parfaits, sobres, touchants ("Never Any Good", "Brief Encounter"), aériens ("Don’t Look Down") ou les deux à la fois ("B-sides", "Nothing Seems to Last"). Quand on ne s’esbaudit pas sur la qualité des compositions, c’est le fourmillement d’idées sonores, discrètes et inventives, qui séduit. Le tout est fluide et sans grumeau (toutes mes excuses si j’ai déjà fait ce jeu de mot approximatif dans une précédente chronique).
On peut très bien passer à côté d’"Allotments". Que dis-je, on passera forcément à côté de cet album. Un disque de pop de plus, que voulez-vous… Mais s’il ne fallait en acheter qu’un cet année, ce véritable concentré d’intelligence pop serait un parfait candidat.
Guillaume Sautereau
Island of Hotels
Sleep
Sales Force
Don’t Look Down
Never Any Good
Nothing Seems To Last
Marie Celeste
Brief Encounter
She Radiates
The Pearl
B-Side
The Glider