ORANGER – New Comes And Goes
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D’Oranger, j’avais gardé l’excellent souvenir d’une première partie ludique et endiablée lors d’un concert parisien du regretté Elliot Smith. Le groupe, que je ne connaissais pas alors, avait fait preuve d’une sacrée énergie et d’une bonne humeur communicative lors de cette soirée. Quelques années et albums plus tard, les voilà de retour avec ce disque "New Comes And Goes". Dès les premières notes de "Crooked in the Weird of the Catacombs" et son riff démoniaque, me voilà replongé dans l’ambiance. Tout y est : énergie, mélodie et bonne humeur – en deux mots : power pop. Le chant est assuré par Mike Drake & Matt Harris, les deux membres fondateurs, qui mêlent leurs voix sur la plupart des chansons ; les guitares tranchantes font un raffut agréable et la partie rythmique assure pas mal derrière – pirouette de batterie et hop ! On enchaîne sur la deuxième chanson… "New Comes and Goes", un peu plus lent, nous offre un intermède noisy à la "Drive Blind" – en un peu plus rigolo, un peu comme si Ride avait fait l’école du rire. "Sukiyaki" réalise ensuite l’exploit de réunir le Velvet de "Waiting for the Man" et les mélodies des Byrds sur un rythme effréné. A la manière de Eels, "Garden Party for the Murder Pride" part un peu dans tous les sens, enchaînant breaks et galipettes. Cet excellent début est juste un peu refroidi par l’assez ordinaire "Outtatoch", un peu pataud. Oranger va de sitôt corriger le tir avec "RadioWave", traversant l’atmosphère comme une flèche, "Whacha Holden", composition très proche de certains morceaux des Posies, et "Crones" en joli clair-obscur un peu désabusé. Le quintet de San Francisco a alors un petit coup de mou avec "Haeter", sympathique mais pas inoubliable et "Flying Pretend", slow langoureux sur lequel on devine que les Californiens écrasent les pieds de leurs partenaires et qu’ils n’attendent qu’un pogo pour se défouler ; le pogo pourra être tenté sur "Light Machine" mais sera peut-être un peu moins réjouissant que sur les morceaux du début. Heureusement, Oranger reprend du poil de la bête avec les 2 minutes de pop-punk de "Target You By Feel" et conclut avec un étrange "Come Back Tomorrow" qui nous incite à revenir voir le groupe dès le lendemain. Alors malgré une fin d’album certainement moins percutante, on reviendra prendre notre dose de bonne humeur et de bon humour chez Oranger demain, c’est promis !
Christophe Dufeu
Crooked in the Weird of the Catacombs
New Comes and Goes
Sukiyaki
Garden Party for the Murder Pride
Outtatoch
RadioWave
Whacha Holden
Crones
Haeter
Flying Pretend
Light Machine
Target You by Feel
Come Back Tomorrow