ELECTRIC PRESIDENT – S/t
(Morr Music / La Baleine) – acheter ce disque
More about Morr : si les premières notes de "Good Morning Hypocrite", égrenées à la guitare sur fond de gimmicks électroniques semblent "labellisées" (dans un style home-made folktronica bien repérable), très vite de nouveaux ingrédients suggèrent des recettes nouvelles pour le (déjà) vénérable label allemand. Tout d’abord, une voix (Ben Cooper), de celles dont on ne sait trop si elles sont bien placées, entre le nasal, le chuchoté, le mignard, bref un peu une voix d’ado en fin de mue, qui finit par accrocher – malgré ses limites – l’attention de façon durable. Ensuite, des constructions de morceaux clairement pop, entre ligne claire et soubassement choral (les chœurs, souvent ludiques, sont le péché mignon du groupe). Enfin et surtout, un sens évident du bricolage qui perturbe l’équilibre des compositions, déroute des axes linéaires, et produit de constantes surprises : après les deux premiers morceaux, on a un peu l’impression d’en avoir entendu quatre ou cinq, ce qui n’est pas un reproche.
Épaulé à la composition par Alex Kane, l’Américain Ben Cooper propose avec ce premier album une drôle de rencontre entre la délicatesse de l’electronica et des digressions pop un peu psyché, une sorte de croisement entre Grandaddy et Yuppie Flu qui vole au premier groupe l’inventivité et le charme immédiat des mélodies, au second la modestie et le goût de l’aventure. Le morceau le plus représentatif pourrait être, à ce titre, "Metal Fingers", commencé comme une B.O. électronique improbable de western et terminé dans une accélération rythmique tout aussi hybride. Sans égaler nécessairement ses modèles, le groupe présente là un vivier de propositions musicales dont cet album, déroulant toutes sortes de climats, ne semble pas avoir épuisé la fécondité. On a hâte d’en connaître les prochains développements.
David Larre
Good Morning, Hypocrite
Insomnia
Ten Thousand Lines
Grand Machine N° 12
Hum
Snow on Dead Neighbourhoods
Some Crap About the Future
Metal Fingers
We Were Never Built to Last
Farewell