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Fire Engines – Codex Teenage Premonition

FIRE ENGINES – Codex Teenage Premonition
(Domino / Pias) – acheter ce disque

FIRE ENGINES - Codex Teenage PremonitionMême s’ils ont rejoint en l’espace de quelques mois les sommets de la jet-set rock (où ils ne se sentent pas toujours très à l’aise, à en croire les propos d’Alex Kapranos reproduits dans un récent numéro de "Newsweek"), les quatre Ecossais de Franz Ferdinand n’ont pas oublié d’où ils venaient. L’année dernière, se produisant déjà dans des Zénith complets, ils débutaient ainsi leur rappel par un morceau qui ne disait dans doute rien à 99 % des spectateurs, et ravissait le 1 % restant (estimation haute) : une reprise de "Get Up & Use Me", des Fire Engines. Tirant son nom d’un classique des 13th Floor Elevators (revisité sur scène par Television quelques années plus tôt), ce groupe d’Edimbourg était l’un des fleurons de la scène écossaise, influencée par le punk – notamment Subway Sect – et rassemblée autour de Postcard, le mythique label de Glasgow. Mais les Fire Engines, qui n’enregistrèrent jamais pour Alan Horne, produisaient une musique beaucoup plus abrasive que celle d’Orange Juice, Aztec Camera ou même Josef K. Limitant paroles et mélodies au strict minimum, Davey Henderson et ses acolytes délivraient une variante locale et délibérément amateur du punk-funk en vigueur dans les grandes villes du nord de l’Angleterre ou à New York (James Chance) : chant psychotique, riffs de guitare tordus et dissonants, rythmiques affolées pour des morceaux dépassant rarement les trois minutes (leurs concerts duraient généralement un quart d’heure).
Juste retour d’ascenseur, c’est Domino, le chanceux et méritant label de Franz Ferdinand, qui ressort ces ancêtres du placard – après avoir compilé les premiers pas d’Orange Juice il y a quelques mois. Les intentions sont bonnes mais à tout prendre, on aurait préféré une réédition en bonne et due forme de l’anthologie "Fond" publiée par Rev-Ola en 1992, plutôt que ce "document", assemblage bâtard de démos et de titres live de 80-81, dont la qualité sonore va du tout juste acceptable au franchement épouvantable (on déconseille formellement l’écoute au casque). Dans cette boue abondent quand même fulgurances et pépites, tel ce "Meat Whiplash" qui annonçait avec une belle prescience les formations les plus bizarres du pseudo-mouvement C86. Moins attachants qu’Orange Juice, moins inspirés que Josef K, moins politisés que Gang Of Four, les Fire Engines n’en restent pas moins l’un des groupes les plus singuliers (et éphémères) à être apparus dans le sillage de la fascinante implosion post-punk en Grande-Bretagne. Cette leçon vaut bien un hommage, sans doute. Même à moitié inaudible.

Vincent Arquillière

Sympathetic Anaesthetic
Get Up & Use Me
Hungry Beat
Everything’s Roses
The Untitled One
12.01.81
Meat Whiplash
Discord
New Things In Cartons
Plastic Gift
Get Up & Use Me
Hungry Beat
The Untitled One
Insert Yourself
Discord

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