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Disques

Andy Partridge – Fuzzy Warbles 5 & 6

ANDY PARTRIDGE – Fuzzy Warbles 5 & 6
(Ape House Records)

ANDY PARTRIDGE - Fuzzy Warbles 5 & 6A l’orée de la parution des deux premiers volumes de la série des "Fuzzy Warbles", fin 2002, les fans d’XTC et de son leader Andy Partridge avaient quelques bonnes raisons d’être sceptiques. Un dernier album en date, "Wasp Star", pataud et orphelin du jeu de guitare mésestimé de Dave Gregory, une série de déclinaisons démo/instrumentales sans grand intérêt des deux volets d’ "Apple Venus" ainsi qu’un coffret rétrospectif couleur pierre tombale pauvre en inédits ("Coat Of Many Cupboards") avaient fini par instaurer une atmosphère de fin de règne indigne d’un des groupes anglais les plus magiques des 30 dernières années. Un triste comble. Par miracle, une fois l’objet posé sur la platine, le "Dame Fortune" d’ouverture ainsi que la myriade de réjouissances qui lui faisaient suite redonnaient illico foi en Sir Andy et dans le bien-fondé de sa nouvelle démarche.
Deux ans plus tard, nous voici aux volumes 5 et 6 et la formule n’a pas changé. Résumons-en le principe : Andy Partridge, désormais isolé des comparses de son (ex ?) groupe, fait paraître sur son propre label deux disques par an constitués de démos de titres enregistrés en général par lui seul, entre 1976 et aujourd’hui, dans la cabane de son jardin de Swindon. En bonus, il accompagne chaque morceau d’annotations hilarantes et surtout indispensables à une vraie appréciation de l’ensemble. Dresser l’inventaire complet des pistes musicales et textuelles dans lesquelles Partridge s’engouffre ici est proprement illusoire. Disons juste, pour situer un peu le degré d’œcuménisme de ce déversoir à idées folles, que ces deux nouvelles livraisons voient défiler, pêle-mêle, un titre traitant de Louis XIV aspirant à lier "Giorgio Moroder, les Ramones et un piano jazz", un exercice funky défiant les lois de la gravité d’Isaac Newton que Sophie Ellis Bextor, allez savoir pourquoi, refusa de chanter, une série de quatre chansons sur la masturbation, une version skiffle de "Dear God", des expérimentations évoquant tantôt Can, tantôt les suisses azimutés de Yello, le score outrageusement nasillard d’un cartoon dont Randy Newman se chargea finalement ("mais je lui pardonne, explique Andy, car il a écrit "Simon Smith And The Amazing Dancing Bear"") ou encore une complainte aux atours médiévaux dressant le tableau d’une Angleterre exsangue ! A ceux que pareille énumération ferait un peu peur, précisons que sur un plan plus prosaïquement pop, ces deux volumes sont peut-être les plus riches en merveilles inédites de tout le lot. Y éclate en particulier cette vérité  : Partridge était en état de grâce au début des années 90, et les divers titres recalés des sessions du plantureux "Nonsuch" de 1992 ("I Can’t Tell What Truth Is Anymore", "The End Of The Pier", "The Tiny Circus Of Life"…) sont autant de joyaux à la fois viscéralement anglais et archétypiques du songwriting de leur auteur.
Le plus étonnant est l’impression de cohérence qui ressort d’un tel patchwork de styles et d’humeurs, laissant presque penser que Partridge gardait dès les débuts d’XTC des titres et fragments de musique inclassables sous le coude pour mettre un jour sur pied une série de ce type. Quoi qu’il en soit, à l’inverse d’un Costello, auquel on l’a trop souvent comparé et dont les side-projects innombrables se départissent rarement d’un académisme assommant (Costello fait du jazz, Costello chez Deutsch Grammophon…), il démontre qu’il a su conserver un esprit joueur et une capacité à fabriquer avec des bouts de ficelle des ovnis discographiques bigrement attachants.
Au terme du volume 6, rendez-vous nous est donné aux volumes 7 et 8. La résurrection d’XTC ne semble donc hélas pas pour demain, mais l’on se prend au moins à espérer que ces futures livraisons solo rendent public le fabuleux générique que Partridge a dernièrement composé pour la sitcom "Wonderfalls", dont la déprogrammation de dernière minute a privé quelques millions de foyers britanniques d’une des comptines les plus fraîches et jubilatoires de l’année. Un triste comble, une fois encore.

Julien

VOL. 5

Welcome To Volume 5
Young Cleopatra
Defy You Gravity
Ice Jet Kiss
Broomstick Rhythm
Earn Enough For Us
Dear God (Skiffle Version)
Crocodile
Motorcycle Landscape
Rook
Don’t You Ever Dare Call Me Chickenhead
Mermaid Explanation
Mermaid Smiled
Aqua Deum
Me And The Wind
Smalltown
Blue Overall
Red Brick Dream
Jacob’s Ladder
My Land Is Burning

VOL. 6

Last Laugh Track
The Stinking Rich Song
I Can’t Tell What Truth Is Anymore
Candle Dance
The Tiny Circus Of Life
The Man Who Salied Around His Soul
In My Hand
Difficult Age
Pink Thing
Shaking Skin House
Bike Ride To The Moon
My Love Explodes
Omnibus
Across The Antheap (Skylarking Demo)
Across This Antheap (Oranges & Lemons Demo)
Human Alchemy
Moonlit Drive
Prince Of Orange
End Of The Pier

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