INTERPOL – Antics
(Labels)
Interpol, pour ceux qui auraient la mémoire un peu courte, c’était LA sensation de l’année 2002, avec tous les encombrants espoirs qui accompagnent cette couronne d’épines. Aujourd’hui, Interpol se retrouve accroché au tableau de ces malheureux groupes qui n’auront pas été tout à fait à la hauteur pour leur second album.
Le jugement est sévère, mais à la mesure des attentes générées par « Turn On The Bright Lights ». Rassurez-vous cependant, le disque a bien des qualités, Ian Curtis plane toujours au-dessus du chant et les compositions vont toujours piocher dans le décidément inépuisable creuset des années 1980. Tous les ingrédients sont donc à nouveau là, mais, hélas, la sauce ne prend plus ; il manque ce quelque chose de fougueux et d’inattendu qui donnait la sensation que le groupe ne se contentait pas de recracher les bonnes vieilles recettes mais apportait au contraire un coup de neuf aux gloires déchues. Nul doute que ce disque, s’il avait été le premier du groupe et était paru dans les mêmes conditions que son prédécesseur, aurait fait un tabac presque identique. Seulement voilà, ce n’est pas le cas, ce qui explique cette critique sans concession. Sans concession ne signifie cependant pas injuste. « Antics » est en effet un bon album qui, même s’il ne contient pas vraiment de tubes (mis à part peut-être « Slow Hands »), est très homogène – trop sûrement, c’est probablement son principal défaut – et contient bon nombre de belles compositions aux coudées franches et aux mélodies séduisantes.
Finalement, pour aborder « Antics » dans les meilleures dispositions il est très certainement préférable de faire fi du penchant naturel qui nous pousse à la fébrilité et de déchirer le cellophane d’un air blasé. Alors seulement, ce disque long en bouche aura des chances de vous procurer des plaisirs bien légitimes.
Fred
Next Exit
Evil
Narc
Take You On A Cruise
Slow Hands
Not Even Jail
Public Pervert
C’mere
Length Of Love
A Time To Be So Small