RADIO 4 – Stealing of the Nation
(City Slang / Labels) – [site]
Une chose est claire, Radio 4 n’est pas encore prêt pour susurrer des mélodies folk autour d’un feu de camp sur la plage californienne. Depuis le fabuleux "Gotham!" il y a deux ans, le quintette n’a effectivement pas baissé la garde, bien au contraire. Pendant ces deux années, les New Yorkais ont pratiqué la musculation, ont travaillé leur mouvement de jambes et leur crochet du gauche. Alors que "Gotham !" gambadait encore sur les "terres rock", "Stealing of a Nation", par sa production est taillé pour les dancefloors, taillé pour déchirer ta mère sur les dancefloors.
Sauf que, plutôt que de se contenter de regarder leurs muscles comme ils sont beaux et leur sueur comme elle perle sur leur peau, les cinq Radio 4 sont désormais on ne peut plus prêts à en découdre. Pour rafler des médailles aux JO d’Athènes ? Non, plutôt pour déboucher les oreilles américaines en vue des présidentielles de novembre. Comme sur "Gotham!", Radio 4 est partagé entre traumatisme post 09/11 (et l’amour de leur ville) et rage envers leurs gouvernants (il n’y a pas plus explicite que certains titres : "State of alert", "Stealing of a nation", "No reaction", "Give me all your money", etc). Comme toujours, l’âme punk du groupe alimente l’énergie de ces 12 nouveaux titres. Sûr que Joe Strummer serait fier de ces lointains rejetons. D’autant plus que Radio 4 offre une palette musicale toujours plus large jusqu’à onduler ouvertement sur une basse dub, le temps du morceau-titre "Stealing of the nation", sixième morceau et seule pause pour les jambes au milieu d’un disque qui regorge de tubes fédérateurs. Car, du single "Party Crashers" à "Shake the Foundation", en passant par l’énorme "Transmission", cet album est un nouvel appel à danser frénétiquement. Si Radio 4 n’invitait pas tant à utiliser ses neurones, on serait presque tenté de comparer ces morceaux mortels pour les hanches aux bombes ecstatiques de ces bons vieux Happy Mondays (la mélodie canaille de "How it’s gonna be" ou les congas en furie sur "State of Alert"). Et ce bouillonnement est parfaitement mis en forme par la production de Max Heyes, déjà croisé chez Primal Scream et notamment sur "XTRMNTR" où il a contribué à façonner ce son technoïde très "fin de millénaire".
Pour pousser la comparaison musicale avec les Happy Mondays jusqu’au bout, si "Gotham!" était plutôt l’équivalent de "24 hour party people" ou "Bummed", "Stealing of a Nation" marque le passage du rubicon dance et serait à rapprocher de la période "Hallelujah"/"Rave on" des madcuniens. Espérons que le parallèle soit toujours vrai pour le prochain album de Radio 4, cela signifierait que ce serait leur meilleur.
mr modular
Party Crasher
Transmission
State of Alert
Fra I & II
How it’s gonna be
Stealing of the Nation
No Reaction
Absolute Affirmation
Shake of the Foundation
(Give me all your) Money
Dismiss the Sound
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