BALAGO – El Segon Pis
(Foehn Records)
Balago, ce fut tout d’abord pour moi la confirmation d’un label à l’extrême bon goût et la découverte d’un groupe au talent très prometteur (comme on dit). Mais, enseveli sous une modestie trop souvent mal placée, je pense que le nom de ce groupe ne vous évoque probablement rien d’autre qu’une quelconque marque de grandes tailles. Je conserve l’ambition qu’à la prochaine chronique vous vous souveniez de ces Catalans qui le méritent amplement.
Ce deuxième album en forme de second étage (« El Segon Pis ») d’une maison qui prend les meilleures formes du moment est la consolidation de fondations qui, dès « Erm« , s’annonçaient fort solides. Il est bien compliqué de définir l’univers dans lequel nous transporte Balago. Tandis qu’un doux vertige parcourait leur premier opus, c’est davantage une dense claustrophobie qui anime ce second volet à la monochromie solitaire. Guitares pleurantes, mises en abîme, solitude, tristesse et clair-obscur, voici le fascinant alliage dont est fait Balago. Un piano résonne, esseulé dans une grande pièce vide, des parasites électroniques courent sur le plancher poussiéreux, des gouttes de guitare cognent l’évier en zinc et une batterie s’écorche sur les murs gris ; ainsi va la vie au second étage de Balago.
Parfois, le processus d’apitoiement sur soi-même s’interrompt (les boucles s’arrêtent), comme une remise en cause personnelle, les doutes arrivent, comme le suggèrent les instruments restés seuls dans cette situation de chaos intérieur (un piano minimaliste, une guitare à une corde, des murmures électroniques), puis le rythme reprend progressivement, parfois aidé par un violon obsessif.
Tout comme il pourrait coûter à certains lecteurs de rentrer dans cet univers profondément individuel, il faudra payer le même prix pour en sortir.
Fred
73/80
D’ahir
A l’Interior
Aanval
El Retard
14 Març
Gest
Hsh.+Dis.
Velbert
Amherst