LAZY – Essentially
(Slumbertone)
Supposons que l’on soit dimanche, un dimanche printanier.
Supposons également que vous n’ayez pas l’esprit trop embrumé par la soirée de la veille, et vous ne soyez pas trop comateux en ce dimanche matin.
Supposons, enfin, que vous possédiez une voiture et que vous projetiez d’astiquer le tableau de bord et les 5 feux anti-brouillards.
Alors dans ce cas, l’album de Lazy constituera la bande-son idéale de votre activité dominicale à passer sur votre autoradio. Dans les autres cas, je ne sais pas…
Pourtant, l’album est très proprement produit, les mélodies sont aussi lisses que la carrosserie de votre voiture, les refrains tombent exactement là où on les attend. Bref, pas de risque de s’écorcher les oreilles avec ce disque. Parfait pour un dimanche matin peu risqué.
Il y a même un hit potentiel ("real Thing"), rappelant le moins pire des Bluetones sur l’album "Expecting to Fly".
Le groupe fonctionne très bien, aucun instrument n’est plus en avant qu’un autre, la voix se mêle très bien avec l’ensemble. Alors d’où vient ce sentiment de déjà trop entendu ? Peut-être des influences peu ou pas digérées de l’ensemble de la pop anglaise ?
Certains fragments de chansons peuvent rappeler les Beatles, période "Revolver", avec un peu d’imagination. D’autres sonneront très conformément aux Bluetones susnommés.
Bref, si vous voulez piéger un ami aux blind-tests sur la pop, vous risquez d’être surpris par le nombre de réponses que ce disque va suggérer !
Avec cet album, Lazy nous montre qu’il pourrait parfaitement assurer sur scène la première partie de n’importe quel groupe pop du moment, tant il est peu original par ses mélodies. On peut donc espérer un prochain album plus personnel et plus investi…
Sacha Tannai
Sleeping in
Weeds
Something New
Perfect
Telephone waltz
Sun Man
Tell me a Lie
Gone
Real Thing
Revolution