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Tex La Homa – Interview

 

Tex La Homa liveC’est une histoire simple, comme on aimerait en vivre plus souvent : un morceau sur une compilation dont on n’arrive pas à se défaire, un petit mail envoyé à partir du site du label, une réponse véloce et enthousiaste et un petit paquet poste plus tard, et on découvrait Tex La Homa, il y a presque deux ans. A « Dazzle Me With Transience« , très bon premier album dont on ne se lasse pas, a succédé « If Today Were To Be My Entire Life« , sorti fin janvier sur le label bordelais dont la finesse du nez n’est plus à démontrer, Talitres. Matt Shaw était de passage sur la Guinguette Pirate pour un concert en première partie de South San Gabriel et nous a accordé quelques minutes juste avant sa balance.

C’est ton premier concert en France ?
Premier concert en France… Première fois à Paris pour moi, donc c’est vraiment chouette. On est arrivé à Paris à 13h, le vol a été retardé à cause de la neige… On est arrivé ici, on s’est assis… Et maintenant on va jouer !

Quel est ton passé musical, avant Tex La Homa ?
J’ai joué dans beaucoup de groupes très différents. Mais jamais en tant que songwriter principal ou même chanteur. Je jouais de la batterie, ou d’autres instruments. J’ai composé quelques chansons, mais ce n’était pas moi qui les chantais. Des groupes très différents, pop, ou indé, mais qui n’ont pas donné grand chose… Enregistrer les premiers morceaux de Tex La Homa est la première chose que j’ai faite correctement. Gish quant à lui a un beau background, il a des diplômes en musiques électroacoustiques et en musiques électroniques. Il a joué dans des projets électroniques, et aussi dans un groupe rock.
[Gish] : je joue de la guitare dans un groupe anglais nommé Miss Black America, depuis deux ans. On tourne beaucoup…
[Matt] : On s’est rencontré sur la route en fait, il tournait avec Miss Black America, et moi avec Tex La Homa.

Avant, tu avais monté un label de dance et de drum’n’bass, sous le nom de Kamikaze ?
J’avais effectivement un petit label, juste moi et un pote. Nous sortions juste des disques de dance, ou de drum’n’bass, effectivement. Et puis nous nous sommes retrouvés à court d’argent. Quand j’ai commencé Tex La Homa, j’ai enregistré quatre chansons, aidé par Rob (NdlR : Rob Cieka), des Boo Radleys, un ami avec lequel je partageais une maison, et qui m’a appris les techniques d’enregistrement. C’est à ce moment-là qu’on a arrêté Kamikaze et ce quatre titres de Tex La Homa en a été la dernière sortie.

Tout le monde sait que le nom du groupe vient du roman de Douglas Coupland, « Generation X », peux-tu nous dire pourquoi tu l’as choisi, s’il y a une raison dans ce livre qui t’a poussé à choisir ce nom ?
J’avais lu « Girlfriend in a Coma », c’est le premier bouquin de lui que j’ai lu. Et comme j’ai bien aimé l’histoire, et que j’aime beaucoup les Smiths aussi, cela m’avait marqué. J’ai lu « Generation X » après ; le sujet en est en gros trois personnes ensemble qui se racontent des histoires. Il y en a une à propos d’un endroit appelé Texlahoma, un asteroïde dans l’espace, coincé en 1974. Et comme je suis né en 1974, ça a attiré mon attention. Cet astéroïde est un endroit où il ne se passe rien, où rien ne change jamais. Un astronaute s’écrase dessus. Et il y a trois filles sur l’astéroïde dont il tombe successivement amoureux. A chaque fois qu’il tombe amoureux d’une d’entre elles, il lui dit qu’il va l’emmener sur sa planète et qu’ils s’aimeront et seront heureux. Le problème c’est qu’il n’a d’oxygène que pour une personne, donc celle qu’il emmènera mourra forcément. Il lui dit donc de venir, qu’elle mourra mais qu’une fois arrivé sur sa planète, il la ressuscitera. A la fin de l’histoire, une des filles accepte et les deux autres les regardent partir assises sur la balançoire devant leur maison, en se disant qu’elle va mourir mais qu’il ne la fera pas ressusciter, qu’il se sert d’elle pour revenir sur sa planète. Mais d’un autre côté, il y a une chance que ça marche, un espoir que le rêve se réalise. Et cela m’a paru pas trop mal de placer un projet musical sous un auspice de ce genre. C’est pour cela que j’ai choisi ce nom.

Tu n’as pas tenté de démarcher des labels existants aux débuts de Tex La Homa ?
Non, en fait, quand j’ai commencé, je faisais mes propres CD avec mon ordinateur, on les mettait dans une pochette en plastique et on les donnait aux gens à la fin des concerts. Au bout d’un moment mes amis ont décidé de le sortir. Ils n’avaient jamais fait partie d’un label avant, j’étais le seul à avoir une expérience dans le domaine. D’autres labels nous avaient contactés, par exemple Wichita… Le mec de Wichita avait bien aimé ce qu’il avait entendu et nous avait proposé de venir jouer à Londres. C’est comme ça que notre premier concert a eu lieu à Londres, avec Bright Eyes et Her Space Holiday. Je n’avais jamais chanté sur scène auparavant. Pendant que nous faisions la balance, il y avait une file d’attente assez conséquente qui se constituait devant la salle, parce que Bright Eyes était déjà connu à l’époque. Notre premier concert fut un concert sold out à Londres, ce qui est fantastique ! Pour en revenir au label, je n’ai jamais pensé à le sortir sur un autrel, parce qu’on a pris le parti de sortir les disques nous-mêmes dès le début.

Superglider est un petit label, mais il y a quand même un bon catalogue, avec déjà de belles sorties…
Oui, les autres groupes, comme Sancho Panza, True Swamp Neglect ou Betika, sont très bons, cela m’a bien plu de jouer avec eux. Certains ont joué au sein de Tex La Homa d’ailleurs. Nous sommes bons amis également, nous allons aux concerts les uns des autres. Je suis arrivé au point où je veux me concentrer totalement sur Tex La Homa donc j’ai quitté mes fonctions au sein du label. Ils vont aider tous ces groupes à se développer et je pense qu’ils ont de bonnes chances d’intéresser d’autres labels. 

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