LACQUER – Overloaded
(BMG) – [site]
Pour moi, Lacquer c’est d’abord un single qui m’a obsédé tout l’été : "Behind". Un B. Un E. Un H. Un I. Un N. Un D. Tac. Tac. Tac. Tac. Tac. Tac. Sous une apparence electro-rigide, ce morceau est en réalité un pur joyau pop, beau et triste, dansant et mélancolique. Une mélodie entêtante qui déambule dans un labyrinthe électronique. Presque aussi parfait que "1963" de New Order, c’est dire. Sans parler du magnifique clip réalisé par Olivier et Michel Gondry qui offrent l’occasion de traverser les Etats-Unis d’une côte à l’autre en voiture, le temps d’une chanson c’est-à-dire 4 minutes.
Lorsque ce premier album de Lacquer démarre, on reste en terrain connu. Les trois premiers morceaux sont des flèches électro-pop fabriquées dans le même bois que celui ayant servi à "Behind" : compositions aérodynamiques, mélodies subtilement acérées qui transpercent le cœur et poison qui déclenche immédiatement des mouvements de hanches incontrôlés chez l’auditeur. La maison décorée par Lacquer semble décidemment fort agréable : du hall d’entrée "The Host", accueillant mais encore relativement inconfortable au salon très cosy "Behind" (capuccino à volonté), on passe par la salle de jeux ultraludique "Electronize" et par la cuisine génialement high-tech de "Go with the flow". Après "Behind", les choses se gâtent un tantinet. Ou comment les petits malins essaieront de situer "The Tosser’s Song", "Time for Yesterday" et surtout "Sweet Forever 16" sur l’échelle de Richter-Depeche Mode. C’est vrai que l’ombre de Martin Gore plane à ce moment mais, permettez ma grossièreté, là je dis qu’on arrête de nous emmerder avec les eighties. Oui : Lacquer compose des mélodies immédiatement assimilables. Oui : Lacquer compose de la musique électronique pas surchargée. Oui : faudra s’y faire, Lacquer fait de la musique typique des années 2000.
Le reproche principal que l’on pourrait formuler à l’égard de Lacquer est de conduire parfois trop pépère sur l’autoroute ("X" et "No love", nouveau single). Lorsque Lacquer emprunte les routes secondaires où virevoltent des papillons électroniques, le Français apparaît en revanche nettement plus excitant, tel un cousin de l’électro allemande à la Notwist ("Strangers" et son intro feutrée ou encore l’excellent instrumental "Track 11" où la voix a été remplacée par une guitare au son complètement travesti). En définitive, Lacquer est le dernier remède commercialisé pour danser avec dignité. Vérifier la date de péremption de temps en temps quand même.
mr modular
The host
Go with the flow
Electronize
Behind
The tosser’s song
Time for yesterday
Sweet forever 16
No love
Strangers
X
Track 11
Overloaded
Endless summer