MOGWAI – Happy songs for happy people
(Rock Action / PIAS)
L’album de la maturité. Cette expression de chroniqueur inspiré m’a toujours fait hurler de rire en même temps qu’elle éveillait en moi une appréhension (la plupart du temps justifiée) : les albums ainsi qualifiés ressemblaient le plus souvent à de pauvres ersatz bedonnants d’un premier album fougueux et magique. Et pourtant… Je vais me risquer à utiliser à mon tour cette phrase, force est de constater qu’elle convient parfaitement à "Happy songs for happy people", le nouveau Mogwai. Non que le groupe ait pris de la brioche (Stuart, faudra quand même penser à couper cette moustache, c’est pas très mature tout ça !) mais plutôt qu’il soit revenu du bruit et de la fureur des premiers essais (de maître) pour mieux imposer sa vision apocalyptique de notre société (les titres des chansons sont très explicites : "Kids will be skeletons", "Ratts of the capital", "I know you are but what am i") uniquement par leurs mélodies (éparpillées naguère parmi une rage dissonante).
Mogwai continue sa progression dans la droite lignée de "Rock Action" en faisant cette fois-ci un disque de vraies chansons et non des interludes entrecoupées de chansons. "Happy songs for happy people" derrière ses teintes plus apaisées (la maturité ?) et électroniques révèle comme jamais la puissance musicale incroyable du groupe ainsi que des orientations surprenantes (le voyage spatial à la Sigur Rós sur "Boring machines disturbs sleep", le métal avec "Ratts of the capital" et "Kids will be skeletons" dont le riff est piqué à Cure). Et pourtant, le novice devra se tourner vers les premiers opus pour commencer sa mogwai-thérapie sous peine de trouver celui-ci un peu trop convenu au premier abord. Il n’en est pourtant rien, Mogwai par la vision large et marginale de son post-rock se place plus que jamais en tête de cette mouvance pourtant surpeuplée.
Rodérick
Hunted by a freak
Moses ? I am’nt
Kids will be skeletons
Killing all the flies
Boring machines disturbs sleep
Ratts of the capital
Golden Porche
I know you are but what am i
Stop coming to my house