LLOYD COLE – Music in a Foreign Language
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Il ne vieillit pas si mal que ça, Lloyd Cole. Après le départ tonitruant de "Rattlesnakes", il avait pourtant alterné le bon et le moins bon, l’exil new-yorkais un peu présomptueux, la posture de poète maudit barbu limite pathétique, un albums mi-symphonique, mi-rock et presque totalement indigeste. Retomber par hasard sur un disque du père Cole au meilleur de sa forme, humble et sans chichi et s’en délecter sans se poser de questions, ce n’est pas une grosse surprise, mais c’est chouette.
Les dix chansons de "Music in a Foreign Language" taquinent en effet toutes avec bonheur les canons de la ballade acoustique douce et mélancolique, faite d’arpèges de guitare et de quelques notes de piano ou de cordes parcimonieuses.
Revenu de tout, Lloyd le quadra y pratique un art qu’il maîtrise à la perfection, sans prise de risque, mais sans déception, en délivrant même au passage quelques petites perles très touchantes ("My Other Life" ou "No More Love Songs", par exemple). Au chapitre des curiosités, une reprise du "People Ain’t No Good" de Nick Cave période "Boatman’s Call". Pas vraiment le meilleur titre de l’Australien, mais la version de Lloyd Cole, moins chargée que l’originale, se fond parfaitement dans le collectif boisé d’un album très homogène.
Moins de passion, en tout cas plus de celle qui allumait des feux de forêt il y a presque vingt ans ("What pale fire I ever had is gone", chante Cole dès le premier morceau), peut-être, au lieu de décocher ses flèches en plein cœur comme autrefois ; Lloyd Cole titille délicieusement l’épiderme. Un sans-faute discret et attachant.
Guillaume
lire aussi : notre interview de Lloyd Cole
Music in a Foreign Language
My Other Life
Late Night, Early Town
Cutting Out
No More Love Song
Today I’m not So Sure
My Alibi
People Ain’t No Good
Brazil
Shelf Life