Il est tard, un vendredi soir à Bastille, Erlend Oye a enchaîné au cours de la semaine concert (à la Maroquinerie), Black Session (chez l’ami Lenoir), interviews, répétitions… et c’est donc un norvégien fourbu qui nous répond laborieusement mais fort civilement (à part un petit moment bien légitime d’énervement devant notre longue liste de questions) au sujet de son album solo.
Tu reviens d’une répétition, ça s’est bien passé ?
Oui, aujourd’hui on a réussi une très bonne version de « Talk » la huitième chanson de l’album qui est la chanson que j’ai dû faire avec les plus courts délais. Parce qu’au départ je devais finir l’album en octobre et ça a été ramené à juillet. C’est dommage d’ailleurs, parce que je n’ai pas eu le temps de revenir dessus avant la sortie de l’album en janvier alors que je pense que ce titre a beaucoup de potentiel. Et pendant cette répétition on a réussi à libérer un peu de ce potentiel. J’ai vraiment hâte de le jouer live maintenant.
Ca fait combien de temps que le groupe existe et que vous répétez ?
Aujourd’hui c’était seulement notre huitième repet’ donc c’est très récent en fait, on a monté le groupe en janvier, pour la sortie de l’album.
En fait c’est l’impression qu’on a eue en vous voyant sur scène (à la Maroquinerie). Vous avez l’air de bien rigoler mais vous vous laissez quand même pas mal d’espace pour vous améliorer.
En fait, le concert de mardi dernier était à l’opposé de celui que l’on a fait à Londres la semaine d’avant. Le concert de Londres s’est beaucoup mieux passé pour des raisons multiples, mais surtout parce que le son était meilleur. A Paris ce n’était pas assez fort. Le concept, c’est que ce n’est pas de la musique à écouter mais de la musique à danser. Il y a des éléments de mélodie et ensuite il faut vraiment que l’ingé son bosse avec nous pour faire ressentir ce que l’on veut au public. Cependant j’aime le fait qu’un concert de musique électronique ait ce genre de petits incidents parce que normalement dans les concerts de ce genre tout est enregistré au préalable. Au moins dans nos concerts, il y a du vrai live. Il y a des samples de drum machine et des synthé préprogrammés en midi mais tout est là sur scène. Et je pense que c’est l’un des concerts les plus « live » qu’il y ait. C’est beaucoup plus « live » que les concerts de Royksopp par exemple. Donc des fois, ça ne le fait pas tout à fait parce que la communication entre les gens ne se fait pas. C’est le facteur humain.
(petite bagarre entre l’interviewer et l’artiste)
Donne-moi ta liste de question, et je vais te dire ce à quoi j’ai envie de répondre. Parce que je suis naze et j’en ai marre de répondre à des questions débiles comme dans l’interview d’avant.
Ok (NdlR : Gildas est plus fort). Alors, pourquoi est-ce que ça t’a pris un an et demi pour faire cet album ?
En fait ça n’a pris qu’un an puisque les chansons étaient prêtes dès juillet mais avec le mastering et la fabrication il a fallu 6 mois de plus. La dernière chanson était finie en juin. Donc oui, en fait, il a fallu 11 mois.
Et donc tu t’es baladé en Europe pour rencontrer tes collaborateurs et créer une chanson par ville. Tu t’es bien amusé ?
Au début seulement c’était marrant. En fait non, tout le temps ça oscillait entre le côté marrant et le côté laborieux, surtout qu’on avait pas toujours planifié assez de temps pour tout faire. Mais ça devait être comme ça. Il fallait le faire et finir les choses dans un certain délai. Donc on s’est fixé des limites et on l’a fait.