THE LOTUS EATERS – Mind Control for Infants
(Neurot Recordings)
Parce que j’avais lu la brève description du disque (ambiances atmosphériques expérimentales), je savais plus ou moins à quoi m’attendre et, de toute manière, en auditeur averti qui a déjà laissé tourné sur sa platine plus d’un disque étrange, il en aurait fallu un peu plus pour me laisser attendre quelque chose de complétement inconnu. Et puis le CD ressemble vraiment à tout ce qu´il y a de plus commun dans la pop : jolie pochette avec photos et arabesques raffinées, nom de label qui finit en "records" (Neurot Recordings), bref, pas de quoi impressionner un chroniqueur Popnews. Pourtant les Lotus Eaters qui, au passage, n’ont rien à voir avec le groupe pop du même nom, explorent des univers bien éloignés de ce qui est habituellement chroniqué dans les colonnes de Popnews. A tel point que j’ai beau chercher des points de convergence avec l’univers de la pop indé, rien n’y fait, je n’arrive pas à ramener ces mangeurs de lotus en terrain connu.
Abandonnons donc toute idée d’un rapprochement popnewsesque et revenons à ce CD. "Mind Control For Infants" ressemble à un véritable disque de musique concrète tel qu’on en produit à l’IRCAM. A cela près qu’à la place des célèbres bruits de portes ou autres sons d’objets, les Lotus Eaters semblent utiliser de vrais instruments (ou du moins c’est ce que je crois distinguer) : notes de guitares dispersées, bruits de micro avec la pédale d’effet placée sur la position "echo grand canyon"…
En une heure et 6 morceaux, les Lotus Eaters construisent un monde étrange, minimaliste et lent mais d’autant plus complexe qu’il est quasiment impossible d’y trouver une cohérence. Progressivement, de manière linéaire, la musique des Lotus Eaters développe son langage monotone, éclairci seulement par quelques sons traffiqués.
Ignorance ou véritable appréciation critique, quoiqu’il en soit, je ne suis à aucun moment parvenu à m’intéresser vraiment à ce disque ardu que je ne conseillerais donc qu’à des auditeurs avertis.