KOBE – Made Of Water
(Diesel Combustible Recordings / Chronowax)
Sébastien Roué est un vieux de la vieille, brestois, il a fait partie de pas mal d’aventures musicales aussi diverses que Color Box ou Osaka. Avec Kobe il se dévoile enfin seul (ou presque puisque Valérie Marrec et Hervé Kerbrat lui prêtent voix). Empreint d’une obsession pour l’eau (comme l’indique le titre le plus à propos de l’année), ce disque est fascinant par son ampleur. Basé sur des samples de bruits d’eau, il développe des mélodies impalpables, des ambiances terribles, sèches et irresistibles. Il n’y a pas vraiment de références évidentes dans les travaux musicaux de Kobe, la bio parle d’abstract hip hop, de musique contemporaine, mais cela n’est rien, cela ne veut rien dire. Pour définir la musique de Kobe il faudrait parler d’univers personnel, d’obsession et d’ouverture. La musique est envoûtante, chaude, douce, déroutante, intime et mystérieuse. Elle déroule ses tentacules pour mieux emprisonner l’auditeur. Impossible de résister, plus on se débat plus on succombe à la beauté discrète et définitive de Made Of Water. Ecouter Kobe c’est comme se promener un soir d’hiver sur les falaises de Bretagne, une expérience anodine en soi et pourtant inoubliable tellement l’atmosphère, l’ambiance pénètre et modifie à jamais les perceptions. Ecouter Kobe c’est succomber, se laisser aller, oublier toutes références et se plonger tête la première dans les eaux froides d’une côte déchirée mais belle, tellement belle qu’elle en devient hypnotique, irrésistible. La musique de Kobe est bizarrement lunaire, aquatique bien sûr, mais élégiaque et distante, en suspens. Un disque de l’espace, l’un de ces ovni musicaux dont on parle si souvent mais que l’on entend si peu.
Gildas
Kaneda
And then
Elevador
Mappelune
A.Bettik
Drifting
Countries of the mind
Asleep at last
The land across
Pièges à vent
Letting go