BECK – Sea Change
(Geffen)
L’univers de Beck se détermine souvent par une sorte de réaction au précédent album. "Sea Change" ne déroge pas à la règle et va, une fois de plus, dans la direction opposée à celle du précédent opus. Un spleen folk et aérien succède alors au flash-back 80’s façon pudding de "Midnite Vultures" (ça étouffe sévère malgré quelques morceaux savoureux).
Mais au delà de simples mécanismes de création, le dénominateur commun des productions de Beck était l’excellence. "Etait" parce que même si "Sea Change" peut être comparé à "Mutations" pour les ambiances, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que ce dernier était autrement plus inspiré.
Attention, ce nouvel opus n’est pas mauvais pour autant, mais il est simplement décevant par rapport aux géniaux "Odelay" et "Mutations ". La première partie est même plutôt très bonne : "The Golden Age", "Paper Tiger", "Guess I’m Doing Fine" ou "Lost Cause" sont magnifiques mais "Sea Change" est au final noyé dans trop d’écho et de reverb pour être honnête.
Les dernières chansons sont même agaçantes de maniérisme sonore (Robert Wyatt, Pink Floyd et Air répétant dans un bocal). La voix elle-même s’étire un peu trop plaintivement sur la longueur. Les arrangements de cordes et le travail d’orfèvre sur les mélodies passent au second plan et ne se devinent qu’en faisant abstraction du reste. Le reste ou la production obstinément surgonflée de nuages factices et psychédélisme forcé. Cette même uniformité qui laisse apparaître des compositions moins inspirées sur la deuxième partie du disque.
Bilan en demi-teinte donc pour la nouvelle apparition du mystère Beck. En espérant la suite bouillonnante et fière.
Rodérick
The golden age
Paper tiger
Guess I’m doing fine
Lonesome tears
Lost cause
End of the day
It’s all in your mind
Round the bend
Already dead
Sunday sun
Little one
Side of the road