12TWELVE – Tears, Complaints And Spaces
(Boa Music)
Il y a des jours comme ça. Des jours où, malgré la plus grosse soirée de l’année, celle qu’il ne faut en aucun cas rater, on a envie de rester chez soi tranquillement, à l’écart de l’agitation.
Pour parler de Tears, Complaints And Spaces, tout me pousserait en temps normal à vous parler de béton, d’autoroutes, d’ensembles urbains, d’individus au regard vide, de Sonic Youth, Slint, Godspeed Your Black Emperor! et que que sais-je encore. Rien n’y fait. Ce soir, 12twelve c’est autre chose : un hymne à la force originelle, un hommage aux cycles naturels, un témoignage de l’écoulement du temps. Oui, c’est ça, j’y suis : les saisons. Tous les éléments sont ici convoqués pour se combiner, mais selon un ordre qui nous dépasse, où ce qui nous semble être le chaos est en réalité une organisation qui chamboule nos repères et trouble nos sens. Tout est démultiplié. Le vent, le soleil, la pluie, la foudre et la glace s’allient pour que l’hiver et l’été puissent enfin s’unir dans un déchaînement apocalyptique, laissant à l’automne et au printemps le soin de calmer le jeu, le temps pour nous de reprendre des forces… jusqu’à la saison suivante.
Perdu au milieu d’une mer de sel s’étendant à l’infini, 12twelve est un arbre calciné qui intrigue. Ce n’est que lorsque le cycle recommence que l’on comprend la situation : enraciné dans une plaque en perpétuel mouvement, la lave est sa sève, remontant progressivement le long de ses branches pour donner naissance à des bourgeons de braise, avant que l’arbre tout entier ne s’enflamme dans un déluge sonore paroxystique.
Seulement, pour apprécier pleinement toutes les notes d’émotion suggérées par Tears, Complaints And Spaces il est indispensable de ne pas céder à la facilité télécommandable, de se vider de ces références trop encombrantes et laisser l’inné prendre le dessus sur l’acquis.
Fred
Seiza
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