CHOKEBORE – Le Trabendo, le 30 avril 2002
Chokebore aime la France.
Le groupe a toujours exprimé un certain plaisir à venir jouer dans notre belle contrée. Leur sympathie pour le pays où l’on mange à nouveau des pommes ne s’est jamais démenti, leur avant dernier album intitulé "Black Black", ayant même été enregistré au Black Box Studio à Angers. Ainsi, depuis quelques années, sillonnent-ils régulièrement la France au côté notamment de groupes comme Prohibition avec qui ils partagèrent fréquemment l’affiche à l’Arapaho, salle depuis défunte tout comme le groupe des frères Laureau. Enfin, quoiqu’il en soit, ils viennent donc à nouveau nous faire grâce de leurs compositions inspirées à l’occasion de la sortie de leur nouvel album "It’s Miracle".
"Narrow", titre phare de "A Taste for a bitters" prend d’assaut une salle quasi remplie et réveille les fans qui s’étaient assoupis. Titre qui leur permit de se tailler une certaine réputation en France, "Narrow" incarne ni plus ni moins la quintessence de leur art : un rock tendu et à fleur de peau ponctué d’explosions de guitares dignes de Sonic youth. À l’origine de la ferveur d’un public féminin venu en masse, le chant animal de Sir Troy Bruno Von Balthazar fait des merveilles et s’avère déterminant dans le succès du groupe. Les guitares qui l’encadrent tranchent dans le vif, la section rythmique redoutable d’efficacité parachevant l’ouvrage.
Chokebore jouera une grande partie de leur nouvel album. Mention spéciale pour la ritournelle pop "Ciao L.A" qui retentit encore à nos oreilles et pour le tube "Snow" sur lequel de bon gros larsens viennent chatouiller notre ouie passablement endommagée par une curieuse première partie.
En fait, ce concert à défaut d’être absolument réussi confirme les nouvelles orientations du groupe déjà pressenties sur "Black Black". Leur rock oscillant entre coups francs et arpèges aériens tend à présent vers une pop ultra-mélodique. La voix, plus posée que par le passé, s’est assagie et ouvre de nouvelles perspectives…
Les Hawaïens, en sus d’être plutôt rassembleurs, gratifient les spectateurs d’une plutôt longue séance d’autographes. On regrettera juste donc la très dispensable première partie – I N Fused, hébergé chez 0101 – qui aura, et c’est assez rare pour le faire remarquer, fait l’unanimité, quelques timides sifflets et autres petit cris stridents réclamant Chokebore à chaque fin de chanson ; et une balance un peu moyenne qui ne permit pas de savourer pleinement les errances des guitares électriques de nos amis américains.
Philippe