DO MAKE SAY THINK – & Yet & Yet
(Constellation/Chronowax)
Même en étant un grand amateur de musique instrumentale dite post-rock, je dois bien admettre que je manque cruellement de repères pour qualifier la musique des Do Make Say Think tellement leur univers est éloigné des références de la catégorie (Mogwai, Slint, Billy Mahonie, Codeine…) ou de l’armada française (Purr, Un Automne à Lob-Nor…). A en croire leur dossier de presse, cet album (leur troisième) est même complètement différent de leurs propres précédentes productions.
Si un rapprochement devait être fait, je me tournerais alors du côté de Godspeed You Black Emperor ! (Constellation aussi…) pour leur vision large de la musique et le métissage d’un rock brut avec des instruments / ambiances / orchestrations inattendues. Mais là où Godspeed fait dans l’immense épopée chevaleresque alternant le bruit blanc -immense, inquiétant- avec des plages quasi-symphoniques à vous glacer les sangs, les DMST se reposent sur une rythmique jazz pour laisser transparaître des purs moments de pop à l’opposé des productions du collectif canadien sus-nommé. Aucune incursion du côté obscur du post-rock dans ce « & yet & yet », aucune diversion vers ce qui semble aujourd’hui caractériser ce style de musique et qui est, à la longue, assez exaspérant quand il n’est pas bien amené : qui a envie de se faire agresser par l’écoute de trois notes poussivement amenées à un magma inaudible et crispant ?
Les Do Make Say Think sont loin devant ces médiocres faiseurs de sons : ils ont compris que la musique ne peut être surfaite ou simulée et nous livrent de l’émotion brute dans un écrin de velours. Grosse révélation avec un album splendide de simplicité.
Rodérick
Classic Noodlanding
End of music
White light of
Chinatown
Reitschule
Soul an onward
Anything for now