THE BLIND BOYS OF ALABAMA – Spirit of the century
(RealWorld / Virgin)
Attention, c’est pas de la pop. Ni de la musique ethnico-tribalo-traditionnelle, malgré l’estampille mondialiste RealWorld. D’ailleurs, quand les Blind Boys of Alabama ont commencé à chanter, toutes ces étiquettes n’existaient pas, il n’y avait même pas de Fnac. C’était en … 1939.
Les Blind Boys of Alabama – qui, aussi étonnant que celui puisse paraître, sont aveugles, originaires de l’Alabama, et même noirs – ont donc à peu près l’âge de Compay Segundo, d’Henri Salvador et de leurs artères. Plus vraiment « boys » mais encore verts, comme le montrent ces douze titres où l’on chercherait en vain le moindre signe d’arthrite.
Les deux tiers des morceaux sont des standards, tels les célèbres « Amazing grace » (plus connu sous les titres »House of the rising sun » ou … « Les Portes du pénitencier ») et « Motherless child », ou encore « Run on for a long time » dont Moby a samplé une version pour « Play ». Les autres sont signées Tom Waits, Ben Harper ou Jagger/Richards. Bonne pioche.
Dotés d’un coffre étonnamment vaste pour leur âge, les vénérables papys sont efficacement secondés par d’autres vétérans. Une distribution prestigieuse où se distinguent notamment le (contre)bassiste Danny Thompson, ex-pilier du folk anglais, l’harmoniciste Charlie Musselwhite et le guitariste John Hammond. D’une simplicité qui n’exclut pas la nuance et la richesse harmonique, voilà un disque qui devrait faire aimer le blues et le gospel à ceux qui n’ont jamais voulu en écouter.
Vincent
Jesus gonna be here
No more
Run on for a long time
Good religion
Give a man a home
Amazing grace
Soldier
Nobody’s fault but mine
Way down in the hole
Motherless child
Just wanna see his face
The last time