THE ANGELS OF LIGHT – How i loved you
(Young God Records)
L’insidieuse beauté des compositions de Michael Gira, ex-Swans, atteint ici son apogée avec » How I Loved you « , second album de son nouveau projet, qui succède au très beau » New Mother » sorti il y a 2 ans. Chants hurlés, désespérés le long de ballades baroques tel le magnifique et gargantuesque » New city in the future « , Michael Gira a fondé un orchestre conséquent : pianos, guitares sèches aux accords âpres, lap steels, orgues, vibraphones enjôleurs, accordéons et mélodicas tourmentés, le tout servi par une efficace section rythmique. Michael Gira dissémine une poésie, un lyrisme qui fait de cet album, un élégiaque testament contre le récurrent Rock and Roll is dead. En constante sustentation, il accomplit un véritable numéro d’équilibriste, tel le lyrique » My Suicide « , qui au gré de douces envolées féminines incarne le parfait voyage dans l’au-delà. Cette brutalité qu’exhorte Michael Gira meut force sentiment au gré de chansons d’une durée environnant les 7-8 minutes. L’originale instrumentation rappelle tour à tour les Swans, bien évidemment, mais aussi bien Mark Hollis que le meilleur des Tindersticks. Ces ondes d’accordéons, de mélodicas, de claviers autour de suaves guitares invoquent fantômes et voix célestes. Au bord de la fracture, la cavalcade » My True body « , apparaît comme le point de jonction de cet album qui crée une nouvelle ligne de fuite, entre rock and roll, et musique contemporaine. Aussi Michael Gira se révèle indubitablement être un chanteur éclectique : Gémissements, hurlements, chants traînants, son répertoire est large. Les superbes » Jennifer’s Sorry » et » New York Girl « , mettent en exergue le caractère prolifique d’un Michael Gira egalement impliqué dans un projet solo, au chants soignés, susurrés, pas si éloignés d’un Nick Cave en transe. Exacerbée, cette musique est littéralement hyperesthésique, exhibant les plaies avec fierté Pour les fans des Swans mais aussi pour tous les amateurs d’un rock fiévreux, enflammé et qui évite la grandiloquence.
Philippe Beer-Gabel
Evangeline
Untitled Love Song
My True Body
Jennifer’s Sorry
Song for Nico
Two Women
My Suicide
New York Girls
Public Embarrassment Blues
New City in the Futur
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