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Disques

Weezer – The Green Album

WEEZER – The Green Album
(Geffen/Universal)
WEEZER - The Green AlbumCertains les avaient oubliés, les rangeant au rayon "source de vitalité", d’autres écoutaient inlassablement leur premier album, au détriment d’un Pinkerton fiévreux ( deuxième opus , injustement sous estimé, véritable opéra cérébral pour un Rivers Cuomo des plus humains et attachants) , bref, chacun possédait, en quelque sorte, une petite part de Weezer en soi, se demandant : mais à quand la suite? Non, monsieur Cuomo n’avait jamais rendu les armes, même si Matt Sharp( ex-bassiste emblématique et leader des (défunts?) Rentals) s’est éclipsé, au profit de Mickey Welsh.
Produit par Rick Ocasek (encore!), ce 10 titres nous transporte littéralement au sommet d’un rock joué fort mais parachevé par une finesse mélodique indéniable. Car là justement se situe tout le talent de Rivers Cuomo et de Weezer en général. On croit tenir un album de rock bien énergique, où le coté simple des choses et des rythmes prédomine, mais sensibilité et délicatesse ne sont pas laissées pour compte. Que tous les pseudos punky groupes du monde se fassent du souci pour égaler cette puissance… Dès le premier titre, " Don’t let go " , une batterie détone dans l’atmosphère, appuyée par une rythmique et une voix des plus troublantes, rappelant les premiers émois sur " Buddy Holly ". De même pour " Photograph " , où l’on se retrouve un quart d’heure plus tard à chantonner "cos’ everybody wants to dream…" , véritable pièce maîtresse contre un réveil difficile. Le single " Hashpipe ", résonne tel un coup de pied monumental à tous leurs détracteurs dans la frustration et l’énervement. Des émotions surgissent de partout, transformant cette rage précédente en une véritable promenade sous un soleil mélancolique, réchauffant et troublant nos sentiments les plus intimes. On imagine alors Rivers Cuomo se prosternant sur " Island in the sun " ou " O girlfriend ", le sent désarmé, fragile mais vivant. Va-t-il pour autant s’effondrer? Une fragilité ambiante, un cocon de bonheur, une fluidité musicale parfaite, un véritable message rempli de sincérité et d’amitié, s’écoule le long de nos oreilles abasourdies. Serait-il alors surprenant de voir Rivers frapper à la porte de notre chambre, juste pour dire bonjour et discuter ? Tout paraîtrait si simple après cela. Sur " Smile " ou " Glorious Day ", Rivers utilise sa carte de visite habituelle, une nonchalance emblématique pourtant teintée d’une agressivité d’écriture à l’esprit revanchard…
C’est troublant, je l’avoue, mais Weezer réussit son pari de revenir sur la scène actuelle avec talent et brio, s’imposant comme la référence actuelle du tatapoum ou de la grosse guitare rythmique. A redécouvrir absolument pour ceux qui auraient peut-être perdu le fil de ce groupe. Le vert peut symboliser l’espoir, mais avec ce Green album, l’espoir de revoir encore et encore Rivers Cuomo nous enchanter peut devenir une véritable obsession. Avis aux amateurs !

Josselin Tallec

Don’t let go
Photograph
Hash pipe
Island in the sun
Crab
Knock – down drag out
Smile
Simple pages
Glorious day
O girlfriend

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