MENDELSON – Quelque Part
(Lithium)
Sur le premier album de Mendelson, les compositions, acoustiques, épurées, n’étaient pas encore envahies par la tension et la noirceur qui habitaient déjà les textes. Mais pour « Quelque part », de nouveaux musiciens ont rejoint le groupe, et le son a gagné en densité, en épaisseur. La contrebasse gronde, la guitare grince, le saxophoniste torture son instrument et une atmosphère s’installe, crépusculaire, inquiétante, presque malsaine.
Les textes, eux aussi, ont gagné en épaisseur. Plus longs, plus écrits, ils dessinent les contours d’un univers sombre fait de « voies de garages perdues dans le brouillard », de banlieues grises et sans nom avec « les rues et les maisons toujours pareilles » . Mais Mendelson ne donne pas, pour autant, dans la déprime nombriliste. Au contraire. Dans ses textes, Pascal Bouaziz met en scène des personnages, invente des vies d’inconnus croisés dans la rue, ou aperçus derrière des fenêtres. Puisant son inspiration au café du coin (« Café-tabac »), au bureau (« Monsieur »), il chante la monotonie du quotidien, les histoires d’amour foireuses, les dimanches soirs cafardeux. Et s’il faut comparer ce disque à un autre, on le hissera sans hésiter à la hauteur du « #3 » de Diabologum (Michel Cloup, ex-Diabologum, a d’ailleurs participé à l’enregistrement), où l’on trouvait le même goût pour les ambiances sombres, l’expérimentation sonore, les textes très écrits, parlés plus que chantés.
Yves
Le brouillard
Pinto
Monsieur
Café-tabac
Quelque part
Une vie tranquille
Katherine Hepburn
Où est passé le week-end ?
Mendelson – Le Dernier Album – POPnews
[…] le free dans une écriture ciselée, ironique toujours, amère souvent. Relisons la chronique de « Quelque part » et réécoutons “La Vie est pleine de surprise”, déjà un pied en dehors des clous des labels, […]