BROADCAST – The Noise Made By People
(Warp / Virgin)
Trois ans. Il aura donc fallu trois ans à Broadcast pour éditer leur premier véritable album, le très homogène « Work And Non Work » paru en 1997 étant en fait une compilation de singles. Le moins que l’on puisse dire c’est que, après avoir grandi dans la nébuleuse musicale de Stereolab, Broadcast est passé au stade adulte puisque « The Noise Made By People » se révèle extrêmement personnel et exigeant. A la limite de l’intransigeant même. Car même celui qui connaît « Work And Non Work » dans ses moindres recoins aura besoin de plusieurs écoutes attentives pour trouver ses repères dans ce nouvel album.
Pourtant l’équation que manipule Broadcast est identique tout au long de l’album : une voix blanche, une basse rigide, une rythmique ample, des claviers intelligents et omniprésents, une guitare quasi inexistante et une ambiance de plomb. Si bien que « The Noise Made By People » n’aurait pas dépareillé dans la discographie de feu le label Factory. Un groupe de Factory qui aurait décidé de composer des bandes originales pour des films de science-fiction des années 60. Quand on entre dans cet album, on a d’ailleurs l’impression de marcher sur la neige, dans le brouillard à l’orée d’un bois : pénétrer dans ce deuxième album de Broadcast, c’est un peu pénétrer dans le paysage de la pochette d' »Atmosphere » de Joy Division.
Il ne s’agit pas non plus d’assimiler Broadcast à tous ces groupes qui ne sont jamais sortis de l’ombre Factory. Au contraire. En ayant mûri ses nouvelles chansons pendant trois ans, Broadcast a réussi à mettre en place son propre univers musical, parfois adjacent à celui de Pram (de Birmingham eux aussi, ce n’est certainement pas un hasard). En prenant le temps de creuser sous la banquise épaissie par plusieurs instrumentaux, on découvrira de l’humain bien chaud : la chanteuse Trish Keenan n’a jamais posé une voix aussi expressive (blanche peut-être, mais surtout lumineuse) que sur ce disque. Le rayon de lumière qui transperce ce monolithe cinématographique.
mr modular
Long Was The Year
Unchanging Window
Minus One
Come On Let’s Go
Echo’s Answer
Tower Of Our Tuning
Papercuts
You Can Fall
Look Outside
Until Then
City In Progress
Dead The Long Year