L’actualité automnale est particulièrement chargée pour Julien Pras. Son troisième album solo, « Wintershed », atterrit en effet sur nos platines quelques semaines seulement après la sortie de l’indispensable « Lost Serenades », une très belle anthologie consacrée à son ancien groupe Calc et éditée (en version double vinyle) par le label Vicious Circle. L’insatiable musicien girondin, qui officie également avec succès et dans un registre nettement plus musclé au sein du trio stoner rock psychédélique Mars Red Sky, est de retour sous son propre nom, pour ce qui est sans doute son projet le plus personnel. Enregistré au cœur de l’hiver avec son ami Léonard Bremont, le successeur des élégants « Southern Kind of Slang » (2010) et « Shady Hollow Circus » (2013) arrive à point nommé pour rappeler que ce songwriter discret fait depuis des années jeu égal avec les meilleures plumes de la pop et du folk anglo-saxons. Avec les bras chargés de mélodies chatoyantes portées par un jeu de guitare tout en arpèges, avec un timbre de voix éthéré tutoyant en finesse des sommets mélancoliques et, enfin, avec une écriture dont la fluidité suscite toujours autant l’admiration, Julien Pras rend une nouvelle copie sans faute.